l Musici de Montréal lançait hier sa 36e saison. Et le directeur artistique et chef d’orchestre, Jean-Marie Zeitouni, s’est dit ravi à l’idée de présenter à la salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal « des œuvres connues, d’autres moins, des compositeurs qui montent, des artistes établis ». De tout, en fait. Pour l’orchestre de chambre, 2019-2020 sera donc faite d’expériences, de rencontres, d’immersion, de proximité, d’intimité, de découvertes. Voici d’ailleurs six évènements à découvrir.

Ballet Opéra Pantomime

« Le directeur général, Simon Gamache, et moi sommes des fans de BOP depuis les débuts », s’exclame Jean-Marie Zeitouni. BOP, c’est le Ballet Opéra Pantomime, compagnie formée en 2013 alliant musique classique, musique contemporaine, danse et toutes formes d’art pour créer des spectacles qui sortent des normes. Avec leur point de vue « hyper-rafraîchissant, jeune et créatif », ces artistes ont conquis le chef d’I Musici, qui leur a offert de collaborer et de « mettre à leur disposition » les musiciens de son orchestre. De là est né Vaisseau-chœur, vaste entreprise réunissant 4 danseurs et 50 musiciens qui interpréteront des œuvres de Poulenc et de Messiaen, pour chœurs, cordes, percussions, piano… Le chef s’amuse : « Soutenir des projets de la nouvelle génération, ça nous sort de notre quotidien de musiciens plus seniors ! »

Du 10 au 12 septembre.

Dinuk Wijeratne

PHOTO MICHELLE DOUCETTE, FOURNIE PAR I MUSICI

Le pianiste, compositeur et chef d’orchestre Dinuk Wijeratne

« Tabla indien, classique, improvisations… Dinuk, il peut tout faire ! » Dans un concert intitulé Roots and Inspirations, le pianiste, compositeur et chef d’orchestre canadien d’origine sri lankaise présentera effectivement ses racines et inspirations, jouant pour l’occasion du Mozart, du Bartók, du Corigliano, et présentant en grande première sa propre Suite pour piano et cordes. Une œuvre commandée par I Musici et le Manitoba Chamber Orchestra. « Comment pourrais-je dire… ? se demande Jean-Marie Zeitouni. C’est une personnalité à part. Il joue une musique contemporaine très accessible. » Ah, tiens, en fait : « Dinuk, c’est un homme de la Renaissance version XXIsiècle. »

Le 28 novembre.

Maxim Rysanov

PHOTO LASZLO EMMER, FOURNIE PAR I MUSICI

Le chef et altiste, Maxim Rysanov

La série I Grandi Concerti d’I Musici de Montréal en regroupe quatre, de ces grands concerts. Parmi eux, notons celui qui signe le retour de Maxim Rysanov, chef et altiste extraordinaire. L’artiste d’origine ukrainienne, qui a étudié à Londres et collaboré avec l’ensemble montréalais l’an dernier, revient dans la métropole et, pour une rare fois, on peut utiliser l’expression « à la demande générale ! » sans que ce soit exagéré. C’est que, en plus des critiques conquis par sa prestation, ce sont les 15 membres de l’orchestre qui ont eux-mêmes demandé à Jean-Marie Zeitouni de « s’il vous plaît retravailler avec lui ». « Il y a quelque chose de familial quand on joue avec Maxim. Les musiciens l’adorent », note M. Zeitouni. D’ailleurs, son concert, composé d’œuvres de Britten et de Schubert, sera placé sous le thème, très à propos, de l’amitié.

Le 5 décembre.

Gemma New

PHOTO ANTHONY CHANG, FOURNIE PAR I MUSICI

La directrice artistique du Hamilton Philharmonic Orchestra, Gemma New

Jean-Marie Zeitouni ne cache pas son admiration pour la Néo-Zélandaise Gemma New. Il salue le « grand, grand talent, la rigueur et le souci du détail » de celle qui est aujourd’hui directrice artistique du Hamilton Philharmonic Orchestra, en Ontario, et qui a déjà dirigé l’Orchestre symphonique de Drummondville de Julien Proulx. Semblerait-il que, lorsqu’elle a reçu l’invitation d’I Musici, l’artiste de 32 ans a d’emblée affirmé vouloir diriger des œuvres de l’Américain John Adams. « Ça m’a surpris, note M. Zeitouni. Habituellement, les jeunes chefs veulent faire des trucs plus connus. » Pas Gemma. C’est ainsi qu’ils ont conçu un programme autour de Bach, en se concentrant sur les échos que le compositeur allemand a eus au XIXe, XXe et XXIe siècles. « C’est très l’fun de voir quelqu’un qui ne veut pas refaire ce qui a déjà été fait ! »

Le 20 février.

Cors et clôture

PHOTO ANNE BERGERON, FOURNIE PAR I MUSICI

Louis-Pierre Bergeron

Le souffle de la nature, c’est celui qu’offriront Louis-Philippe Marsolais et Louis-Pierre Bergeron en interprétant, sous la direction de Jean-Marie Zeitnouni, le Concerto pour 2 cors de Ferdinand Ries. « L’occasion était trop belle, remarque le chef. Des concertos pour deux cors, c’est rare. » Parlant de belle occasion, mentionnons celle qu’offrira I Musici en clôture de saison, en invitant la superstar française Jean-Efflam Bavouzet à célébrer Beethoven et Haydn sur le piano Érard de la salle Bourgie. « Nous aurons ainsi la chance de découvrir des sonorités beaucoup plus proches de celles que Beethoven avait en tête. » Il faut dire que le Concerto pour piano no 4 est dans le palmarès du directeur artistique. « On ne le dira jamais assez : c’est un chef-d’œuvre d’invention. »

Le 5 mars, pour Le souffle de la nature.

Le 21 mai, pour Bavouzet : classicisme rayonnant.