Pas de doute, les cinq gars de L'Amalgame ont été nourris au hip-hop québécois, et leur démarche suit les sillons creusés par Alaclair Ensemble, Dead Obies, Loud Lary Ajust et autres éclaireurs du «post-rap».

Les références semblent parfois soutenues, mais peut-on vraiment reprocher à la nouvelle génération d'imiter les maîtres?

Ce troisième album défend néanmoins une identité artistique plus imposante et des sons plus lourds, tournés vers le Dirty South - plus particulièrement le trap. S'y précise aussi un argot tout montréalais, teinté d'humour et de franglais, adopté entre autres par Fouki, LaF et le collectif La Fourmilière, duquel fait partie L'Amalgame.

«Tu peux fermer ta djol, cesse ton barratin, quessé tu racontes? J'suis à l'aise au bar à pain», chante Vendou sur Concret. Jeux de mots, syllepses, doubles sens: le quintette a su tirer la langue pour la faire tournoyer.

L'«équipe de rap» formée dans Rosemont et Villeray, pour le reste, s'éclate et fait éclater les genres, du funk à la pop en passant par le boom bap, le jazz et la soul. «Les élèves ont dépassé le prof», entend-on sur Correction. À suivre...

Rap. Aux frontières du concret. L'Amalgame. Indépendant.