Avec son dernier clip, ressenti en Chine comme extrêmement raciste, le rappeur américain Lil Pump s'est attiré les foudres du public chinois et une cinglante réplique du leader du groupe Chengdu Revolution.

«Ils m'appellent Yao Ming parce que mes yeux en vrai sont bas (Ching Chong)», rappe Lil Pump, Gazzy Garcia à l'état-civil, dans la vidéo de Butterfly Doors postée dimanche et visionnée plus de 1,12 million de fois sur Instagram.

Et au cas où son allusion à la star du basket Yao Ming et aux yeux bridés, assortie d'un «Ching Chong» caricaturant la langue chinoise, ne serait pas assez claire, le jeune homme, âgé de 18 ans, s'étire le coin des paupières...

De quoi provoquer une émotion violente sur les réseaux sociaux en Chine et se faire «clasher» en retour par le rappeur chinois Li Yijie, dit «Pissy», du groupe de hip-hop CD Rev, ou Chengdu Revolution.

Pissy a vite dégainé un «F... Lil Pump» sur le site de microblogue chinois Weibo, titre qui parle de racisme au jeune Américain.

«Le fait est que vous et les racistes blancs, vous êtes pareils/Respectez-vous, vous avez souffert/Vous ne savez rien de l'histoire/Parce que vous êtes une nation d'immigrés et si vraiment vous ne prenez pas ça au sérieux, regardez du côté des Indiens», chante Pissy.

D'autres rappeurs chinois se sont joints à la joute verbale. PG One, cogagnant de la téléréalité Rap de Chine a sorti mercredi Repeater, se moquant des répétitions de la chanson la plus connue de Lil Pump, Gucci Gang.

Adepte du rap patriotique, CD Rev a collaboré avec la Ligue de la jeunesse communiste pour publier des chansons comme Ceci est la Chine proclamant notamment «Le dragon rouge, ce n'est pas le diable, mais un lieu paisible».

La culture hip hop n'a pas pour autant la cote auprès des autorités. À la mi-janvier, le gouvernement a ordonné aux chaînes de télévision d'interdire d'antenne les «artistes tatoués», la «musique hip hop» et tout contenu opposé aux valeurs du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir.