Guns N' Roses, le groupe le plus dangereux au monde, comme se plaisent à dire les «connaisseurs» du rock'n'roll, débarquera à Montréal samedi pour la troisième fois seulement en 25 ans. Et contrairement aux deux escales précédentes, Axl Rose sera accompagné de Slash, le guitar hero original auquel les autres guitar heroes seront comparés jusqu'à la fin des temps, et du prolifique bassiste Duff McKagan. Survol de la carrière de trois rockers mythiques et aperçu du spectacle.

AXL ROSE

Le terme «enfant terrible» est insuffisant pour décrire la personnalité de ce chanteur capable du meilleur comme du pire. En entrevue au Rolling Stone en 1992 - année de l'émeute au Stade olympique -, il disait ceci: «Ma croissance [émotionnelle] s'est arrêtée à l'âge de 2 ans.» Déjà à l'époque, c'était le genre d'artiste à se présenter sur scène 2 heures en retard ou à arrêter un spectacle après 10 chansons parce qu'il ne se sentait pas en forme. Un comportement qu'il a justifié au Rolling Stone en plaidant une jeunesse difficile et des problèmes personnels. «Ce ne sont pas des excuses, mais des faits avec lesquels je dois composer. Si tu as un problème avec ça, ne viens pas au spectacle. Si tu dois être à la maison pour minuit, laisse tomber.» Ça a le mérite d'être clair.

SLASH

C'est bien sûr l'auteur de l'un des riffs les plus célèbres de l'histoire de la musique pesante, celui de Sweet Child O' Mine, une enfilade de notes aiguës sur laquelle les doigts d'une génération de rockeurs amateurs ont gagné leur corne. Il est régulièrement cité dans les listes des meilleurs guitaristes. Avec raison. Sa dégaine nonchalante, son chapeau haut de forme, ses lunettes fumées, sa Gibson Les Paul: Slash est l'archétype du musicien hard rock. Les prises de bec qui ont jadis miné sa relation avec Axl Rose sont devenues beaucoup plus rares depuis leurs retrouvailles. «Cette tension s'est dissipée, a-t-il expliqué à CBS il y a deux ans. Nous n'avons plus tous ces problèmes maintenant.»

DUFF McKAGAN

Ce bassiste a multiplié les projets à l'extérieur de l'aventure Guns N' Roses. Il a écrit des chroniques pour Playboy et ESPN, a produit un documentaire sur ses problèmes de consommation, a pondu deux livres et fondé une firme de gestion du patrimoine pour les musiciens. Surtout, il a participé à l'aventure de Velvet Revolver, cet excellent «supergroupe» aux côtés de Slash, du batteur Matt Sorum, de feu Scott Weiland (Stone Temple Pilots) et du guitariste Dave Kushner (Wasted Youth). Il semble avoir un côté sensible: en entrevue avec l'auteur de ces lignes il y a 10 ans, il avait décrit le fiasco du Stade olympique en 1992 en des termes dramatiques. «Quand un de tes shows se termine en émeute, tu ne te sens vraiment pas bien. Quand j'y repense, c'est comme un coup de poignard au ventre.»

LE SPECTACLE

À quoi doit-on s'attendre de ce retour de Guns N' Roses? On aura bien sûr droit aux grands classiques de la mise en scène: de la pyrotechnie à l'infini, des écrans de dimensions bibliques, des jeux de lumière époustouflants (l'un des appareils utilisés par l'équipe technique se nomme Atomic 3000 LED, une appellation qui veut tout dire). Musicalement, le spectacle s'annonce extrêmement généreux avec une trentaine de chansons, dont environ la moitié sont des classiques d'Appetite For Destruction (Welcome to the Jungle, Mr. Brownstone, Paradise City) et Use Your Illusion I-II (November Rain, Don't Cry). Le groupe a récemment ajouté à son répertoire une reprise de Black Hole Sun, de Soundgarden, en hommage à Chris Cornell.

Samedi 19 août, au parc Jean-Drapeau Première partie: Our Lady Peace