La vedette portoricaine Daddy Yankee sera de passage à Montréal samedi le temps d'un concert au stade Uniprix. Baptisé le roi du reggaeton à la suite de son succès Gasolina en 2004, Ramón Luis Ayala Rodríguez, 40 ans, est de nouveau l'un des artistes latino-américains les plus populaires du monde grâce à Despacito, la chanson de l'été, dont il est le coauteur.

À quoi va ressembler votre concert au stade Uniprix?

On va mettre le feu! Je suis connu pour donner des concerts divertissants, avec mes danseurs et mes DJ. J'essaye de rester aux sources de mon reggeaton, et ce, depuis le début de ma carrière.

Vous semblez avoir adopté un reggaeton plus doux avec le temps. Comment expliquez-vous cette évolution?

Il existe une grande diversité de styles et le reggeaton plus «hardcore» est toujours présent. Mais au fil du temps, on a inclus de nouvelles sonorités au genre, ce qui a donné lieu à de très bonnes choses et à des hits comme Despacito.

Comment expliquez-vous le succès planétaire qu'ont connu Gasolina et Despacito?

Ce sont des chansons si différentes! Gasolina est très énergique et Despacito est plus sexy. Leur seul point commun est Daddy Yankee! [Rires] J'aime avant tout m'amuser à travers ma musique et surtout rester créatif dans mon genre musical.

Ces deux chansons sont en effet très différentes, surtout en ce qui a trait à la manière dont vous parlez aux femmes. (Gasolina: «Qu'elles se préparent à ce qui arrive, c'est papi qu'il leur donne, bien dure!») (Despacito: «Pas à pas, tendrement, tout en douceur, nous allons nous rapprocher, petit à petit.») Qu'est-ce qui a changé en 13 ans dans votre rapport à la gent féminine?

Je ne sais pas. Je vais juste en studio et je m'amuse. J'écris en fonction de mes expériences quand je sors, si je suis dans un club ou si je suis à la plage. J'ai fréquenté pas mal de femmes à travers le monde et elles sont liées à ce que j'écris, tout comme ce que je vois tous les jours.

Quelle est l'histoire derrière Despacito?

Luis Fonsi avait l'intro et le hook (refrain) d'une chanson et il est entré en contact avec moi il y a deux ans. Je suis allé en studio à Miami et on a créé la chanson avec Erika Ender. On s'est réellement complétés, ça a été un travail d'équipe.

Despacito est la chanson la plus écoutée de l'histoire sur YouTube (3,2 milliards de visionnements) et vous êtes le premier artiste latino-américain à être en tête du palmarès sur Spotify. Qu'est-ce que ce succès a changé dans votre vie?

Despacito a sans aucun doute «boosté» ma carrière. Mais ce n'est pas la première fois que je connais un tel succès. Je fais ça depuis plus de 15 ans maintenant. Despacito nous a tous poussés un peu plus loin.

Les plus grands succès commerciaux ne sont pas toujours les pièces préférées des artistes. Bien au contraire. Qu'en est-il pour vous?

Je suis tout à fait d'accord. Mais Gasolina reste ma préférée. Chaque fois que je l'interprète, j'ai l'impression de l'avoir écrite la veille. Les gens deviennent complètement fous. Même chose pour Limbo. Ce sont mes favorites, sans aucun doute. Elles sont intemporelles, comme Despacito le sera, je crois.



Le vidéoclip de Despacito a incité beaucoup de touristes à aller visiter La Perla, petite ville assez pauvre où il a été tourné. Pourquoi avoir choisi cet endroit? 

J'ai tourné de nombreux clips à La Perla au cours de ma carrière. C'est une bonne chose que les touristes qui viennent visiter Porto Rico voient le pays d'un angle différent. C'est une favela, un petit quartier où se trouvent de nombreux artistes et de belles plages. Elle se situe près de la résidence du gouverneur. Le contraste est assez fort avec la pauvreté du quartier juste en face.

Despacito n'a pas été soumise dans la catégorie du meilleur vidéoclip aux MTV Awards. Pouvez-vous nous dire pourquoi?

C'est une question que vous devez poser à la maison de disques, Universal Music Latin Entertainment. Une chose est certaine, c'est que si ça n'avait pas été ma chanson, elle aurait été soumise!

Le président vénézuélien Nicolás Maduro a fait une reprise de Despacito pour promouvoir son assemblée constituante. Sur Instagram, vous avez alors réagi en disant: «Que tu t'appropries illégalement une chanson n'est rien par rapport aux crimes que tu commets et que tu as commis au Venezuela.» Avec le recul, qu'en pensez-vous?

Mes droits d'auteur ont été violés. Je crois que j'avais amplement le droit de m'exprimer ainsi.

Au stade Uniprix, le 19 août, 21h

photo ricardo arduengo, archives agence france-presse

Le vidéoclip de Despacito a incité beaucoup de touristes à aller visiter La Perla, une petite ville de Porto Rico.