Qu'ont en commun les morceaux Uptown Funk de Mark Ronson et Bruno Mars, Stay With Me de Sam Smith et Closer des Chainsmokers?

En plus d'avoir dominé les palmarès de ventes musicales et d'avoir été acclamées sur la scène internationale au cours des deux dernières années, leurs éditeurs ont dû ajouter des noms au crédit d'auteur puisque ces chansons ressemblaient à d'autres anciens succès.

Les artistes doivent de plus en plus soumettre plus de noms dans les crédits d'écriture, dans la foulée du cas Blurred Lines, qui a contraint Robin Thicke et Will Pharrell à payer 5,3 millions $ US aux enfants de Marvin Gaye, l'an dernier. Un juge avait tranché que la chanson Blurred Lines ressemblait trop à Got to Give It Up.

Le jugement est toutefois contesté en appel.

Ed Sheeran se retrouve lui aussi engagé dans un bras de fer judiciaire autour de sa chanson Thinking Out Loud, un succès monumental en 2015. La famille d'un ancien collaborateur de Marvin Gaye, Ed Townsend, soutient que la pièce sonne un peu trop comme Let's Get It On, autre vieux succès du chanteur de soul.

Le producteur d'Ed Sheeran, Jake Gosling, ainsi que sa coauteure Amy Wadge sont aussi nommés dans la poursuite.

M. Gosling considère que Thinking Out Loud se situe «bien loin et même pas proche» de ressembler au succès de Marvin Gaye et Ed Townsend. Il a qualifié la démarche judiciaire intentée de «ridicule».

Les avocats d'Ed Sheeran tentent de faire avorter l'affaire.

Tous les conflits concernant des crédits d'écriture ne finissent toutefois pas toujours devant un tribunal.

Bruno Mars et Mark Ronson ont consenti à accorder des crédits d'écriture aux compositeurs de la chanson Ooops Upside Your Head de Gap Band pour Uptown Funk, une pièce qui a trôné en première place du classement Billboard Hot 100 durant 14 semaines, l'an dernier.

«C'est (un échange) d'artiste à artiste», avait confié Bruno Mars à l'Associated Press. Lui et Mark Ronson ont fait l'objet d'une poursuite, plus tard, cette fois par les propriétaires des droits de la chanson Young Girls du groupe Collage. «De nos jours, (plusieurs) achètent des publications comme si c'était des biens immobiliers. Ils ont pratiquement des personnes qui surveillent partout s'il n'y a pas trois notes qui se ressemblent et ensuite tu reçois un avis de ton avocat», avait toutefois déploré Bruno Mars.