Les ventes de musique en formats physique et numérique diminuent au Québec, selon un récent rapport de l'Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ). Impossible de savoir si les revenus des services en continu compensent cette baisse puisqu'ils ne sont pas encore comptabilisés. Mauvaise nouvelle: seulement quatre albums se sont écoulés à plus de 50 000 exemplaires dans la province en 2015. Mais bonne nouvelle: la part des produits québécois vendus est relativement stable.

-3 %: Baisse des ventes d'enregistrement de musique (en formats physique et numérique) au Québec, en 2015. Environ 8,5 millions d'unités en équivalents d'albums (albums + pistes) ont été vendues l'an dernier.

41 %: La part des produits québécois achetés en 2015 en équivalents d'albums se situe à 41 %, et celle des albums et chansons en français représente 30 %. Des chiffres stables par rapport à 2014, mais inférieurs à il y a 10 ou 15 ans.

35,6 %: Retard technologique? Les Québécois ont acheté beaucoup moins de musique en format numérique en 2015 (proportion de 35,6 %) par rapport au reste du Canada (60 %) et des États-Unis (56 %).

Les 10 albums les plus vendus

Seulement quatre albums du top 10 se sont vendus à plus de 50 000 exemplaires. Sept d'entre eux sont québécois.

1- 25, Adele

2- À Paradis City, Jean Leloup

3- Yoan, Yoan

4- Forever Gentlemen, Artistes variés

5- Roses, Coeur de pirate

6- L'album du peuple - Tome 10, François Pérusse

7- Patsy Cline, Brigitte Boisjoli

8- Wallflower, Diana Krall

9- X, Ed Sheeran

10- Et maintenant... Bécaud, Mario Pelchat

Le cas de Richard Séguin

Tel qu'on l'a annoncé hier, le nouvel album de Richard Séguin Les horizons nouveaux s'est hissé au sommet des ventes dès sa sortie au Québec. Il occupe même le deuxième rang au Canada. Nombre d'albums vendus en une semaine: 3802. Or, il y a à peu près 10 ans, nous écrivions que Pierre Lapointe avait écoulé en sept jours 28 243 exemplaires de La forêt des mal-aimés.

Le numérique pour les achats à la pièce

Les Québécois qui achètent des chansons à la pièce le font surtout pour des artistes internationaux. Aucune pièce québécoise ne se retrouve dans le top 20 des pistes en format numérique les plus populaires en 2015. Il faut attendre le 27e rang pour tomber sur Oublie-moi (Carry on) de Coeur de pirate.

Et la musique en continu?

Par rapport aux plateformes Spotify, Deezer, Google Play et Apple Music, lesquelles permettent d'écouter de la musique illimitée pour un abonnement de 10 $ par mois, l'étude de l'OCCQ dit: «Il existe peu de données statistiques sur les services d'écoute de musique en continu au Québec. Cependant, les données de l'industrie pour les États-Unis et le Canada laissent peu de doutes quant à l'adoption de ces services par une quantité croissante de consommateurs québécois.»

Conclusion?

«Dans l'univers de la musique diffusée en continu, compte tenu des millions de pistes disponibles et du noyau d'utilisateurs précoces, peut-être plus attirés par les artistes non québécois et non francophones, les artistes et les maisons de disques québécois devront faire preuve d'ingéniosité pour se démarquer», fait valoir l'OCCQ.