C'est une histoire de musique et une histoire de films, mais c'est surtout une histoire d'amitié. Bruno Pelletier et Guy St-Onge se sont croisés dans un cadre professionnel pendant des années avant de devenir amis, il y a cinq ans, pendant une tournée de Notre-Dame de Paris en Europe. Ils s'étaient promis de faire un disque ensemble et c'est enfin chose faite avec Musique&cinéma.

«Toutes les chansons ont en commun d'avoir fait partie de la bande originale d'un film, dit Bruno Pelletier. Ce ne sont pas des chansons titres de films, comme Titanic. On a plutôt choisi des pièces et des artistes associés à des films qu'on aime et interprété ces chansons en leur donnant un nouveau souffle.»

C'est ainsi que l'on retrouve sur l'album des pièces aussi variées que Le coeur est un oiseau, du film québécois Le party, et Calling You, de Bagdad Café. Grâce au récent film Gabrielle, ils ont pu inclure Ordinaire, de Robert Charlebois.

«C'est de la musique qui a joué dans des films, mais l'aspect cinématographique des arrangements de Guy devient un peu comme notre petit film à nous, selon l'intention que l'on a donnée à la chanson quand on l'a interprétée. Une pièce comme Schefferville, le dernier train, qui vient du film Le dernier glacier, est très différente de la version originale de Michel Rivard, qui est plus country. On est allés dans une autre direction et, quand on écoute le texte de Michel avec notre version, c'est une tout autre manière de raconter cette histoire-là.»

Pour les deux musiciens, le plus beau des cadeaux est de recevoir des commentaires de certains créateurs de ces chansons, à qui ils ont fait connaître leur version.

«C'est vraiment une récompense quand on nous dit: j'ai été ému, vous avez amené ça ailleurs, ça fait redécouvrir la chanson aux gens. Ça m'était arrivé il y a des années pour La Manic, de Georges Dor. Ce sont de grandes chansons que l'on continue à faire vivre», confie Bruno Pelletier.

Faire résonner les mots

La grande qualité de Guy St-Onge est de porter une très grande attention aux textes pour créer ses orchestrations, selon Bruno Pelletier.

«Il part du texte pour reconstruire les choses musicalement, dit le chanteur. C'est comme un tailleur qui fait tout sur mesure.»

«Dans la chanson Schefferville, par exemple, il y a une phrase qui dit: «J'ai vu mon père pleurer sur la table de la cuisine», dit Guy St-Onge. Cette phrase, pour moi, porte le poids du monde. C'est ce que j'aime de mon métier; je suis un amateur de mots. Quand les gens me disent qu'ils ont redécouvert le texte, je sais que j'ai réussi. J'aime mieux que l'on me dise ça plutôt que de me parler des arrangements.»

La chanson préférée du chanteur? «J'ai un gros coup de coeur pour La complainte à mon frère, qui est peut-être la moins connue de l'album. Elle a une histoire: elle a été créée par Jean Lapointe et fait partie du film Les ordres, de Michel Brault, un film marquant pour tout le monde. Sur la pochette du disque, on a des photos d'objets ayant appartenu à Michel Brault qui nous ont été prêtés par son fils. J'aime beaucoup ce qu'on en a fait.»

Les deux musiciens entreprennent bientôt une tournée de spectacles à travers le Québec avec Musique&cinéma.

«Pour les spectacles, c'est piano et voix dans une formule intime. Mais notre but ultime, c'est d'en faire une version symphonique en spectacle, comme ce que l'on entend sur l'album. Je ne sais pas quand, mais on va le faire.»

CHANSON

Bruno Pelletier et Guy St-Onge

Musique & cinéma

Musicor

Sortie mardi prochain