Nicola Ciccone profite de Montréal en lumière pour présenter un spectacle unique en italien tiré de son dernier album, Il sognatore. C'est aussi son premier concert à la salle Pierre-Mercure. Entrevue avec l'artiste dans un lieu de circonstance: le Caffe Epoca, au coeur de la Petite-Italie.

Q/R

Tu es un habitué de la scène, mais, cette fois-ci, tu chanteras essentiellement en italien dans un spectacle unique. Prêt?

C'est tout nouveau. C'est spécial, car je suis en tournée au Québec pour le spectacle Pour toi. J'en ai profité pour écrire et pratiquer les transitions du spectacle pour Montréal en lumière. J'ai aussi commencé les répétitions avec mes musiciens. Pour moi, les monologues avec le public sont très importants. J'ai beaucoup de chansons dramatiques dans mon répertoire, et l'humour me permet de désamorcer certaines situations. Je prépare toujours un spectacle et non un simple tour de chant. Je trouvais qu'un spectacle en italien était parfait dans le contexte world et lyrique de Montréal en lumière.

Est-ce qu'un thème se dégage de ton spectacle?

Je vais parler beaucoup de ma dualité. Je suis Québécois, mais ma mère a immigré alors que j'étais dans son ventre. Jusqu'à 13 ans, je parlais peu le français. Mon immersion a surtout commencé à l'école secondaire, au collège Mont-Saint-Louis. Je vais raconter ma découverte des patois québécois à 13 ans, et ce que mes parents ont vécu. Il y a aussi toutes les subtilités du langage des mains italien qui prêtent à plusieurs interprétations, si tu vois ce que je veux dire...

Comme interprète, un spectacle en italien change quoi?

Quand je chante en français, les gens viennent beaucoup me voir pour les mots. Quand je chante en italien, je dois transmettre l'émotion. Je dois les toucher par la dynamique des chansons, les arrangements, la retenue, les nuances... Si je chante une chanson comme Bambolina, qui veut dire «poupée» en italien, le monologue devient important. Je leur explique le contexte, qu'il s'agit d'une berceuse pour adultes. C'est un beau défi. Mais je vais aussi faire des chansons en français qui s'insèrent bien dans le contexte, dont L'immigrant et Ciao Bella. Pour moi, le spectacle à Montréal en lumière est une magnifique excuse pour parler de mes racines.

Raconter et écrire, c'est vital pour toi?

Pour moi, écrire est une discipline. Ça fait partie de moi. Je suis curieux, j'adore observer les êtres humains et raconter des petites pièces de théâtre. [...] J'ai étudié en psychologie à l'université. Ma matière première, ce sont les humains. Dans plusieurs de mes chansons, j'ai continué à faire de la psycho.»

Demain, à la salle Pierre-Mercure.

La Petite-Italie de Nicola Ciccone

• Le Caffe Epoca, pour les rencontres

• La gelato de Pile ou glace

• La cuisine authentique de la région des Abruzzes du restaurant Corneli

• Le marché Jean-Talon

• La «rue de son enfance», Waverly, à bicyclette