Des pièces et des enregistrements de Max Roach, l'un des créateurs des rythmes de batteries du jazz moderne, seront préservés à la Bibliothèque du Congrès américain, ont annoncé lundi des conservateurs et sa famille.

Au cours de la dernière année, la bibliothèque s'est préparée et a organisé la collection personnelle de Roach contenant ses oeuvres réparties sur plusieurs décennies. L'ensemble comprend plus de 100 000 objets, dont 80 000 manuscrits et textes, ainsi que des photos, des partitions et des centaines d'enregistrements audio.

Roach a travaillé avec d'autres grands noms du jazz comme Charlie Parker, Dizzy Gillespie et Thelonious Monk pour élaborer le style de jazz appelé be-bop. Au-delà du monde de la musique, Roach était aussi impliqué dans le mouvement des droits civiques.

«Il est un personnage très important, pas seulement dans le domaine du jazz, mais en ce qui concerne la musique américaine en général, soutient Larry Appelbaum, un conservateur de musique et de jazz à la bibliothèque. Max représentait bien plus qu'un simple musicien, ou même un compositeur. Il était au point nodal de la musique, des droits civiques et du "black power" parce qu'il faisait partie de cette vague de musiciens possédant une conscience sociale.»

Roach a par ailleurs étudié la musique à plusieurs niveaux. Il a entre autres écrit à propos de son dédain envers l'étiquette du «jazz». Pour lui, cela représentait «les pires conditions de travail pour un artiste». Il ne voulait pas être réduit à un stéréotype ou à un cliché, disent les conservateurs de la bibliothèque.

L'une de ses oeuvres culturelle et politique les plus importantes fut sa We Insist! Max Roach's Freedom Now Suite, en 1960.

«Il s'agit d'une déclaration audacieuse, dit M. Appelbaum à propos de la musique. Et cela a vraiment capté la ferveur de l'époque.»

La collection des oeuvres de Roach comprend aussi la correspondance de l'artiste avec l'auteure Maya Angelou, Coretta Scott King, et d'autres personnalités importantes.

La famille de Roach a participé à une cérémonie d'inauguration de la nouvelle collection à la bibliothèque, lundi. Le contenu de celle-ci sera rendue disponible pour les chercheurs dans la Salle de lecture des arts de la scène de la bibliothèque, sur la colline du Capitole.

Les détails financiers de l'acquisition de la collection n'ont pas été révélés. L'artiste et sa famille ont commencé à chercher pour un endroit destiné à en accueillir le volumineux contenu avant la mort du musicien, en 2007.