«Je le fais par amour pour la chanson d'expression francophone, pour la musique émergente, mais aussi pour la grande famille des Francouvertes», a lancé Louis-Jean Cormier, co-porte-parole des Francouvertes, dont on annonçait la cuvée 2013, hier soir, au Lion d'Or.

Les «anciens» du concours sont en effet comme des grands frères et des modèles pour les artistes qui y font leurs premiers pas.

«Je l'ai fait il y a 15 ans [...] J'ai dû finir 20e [...] Mais 15 ans plus tard, je gagne ma vie avec la musique. Ce n'est pas seulement un concours, mais une vitrine», a ajouté pendant la conférence de presse l'autre porte-parole, Dany Placard.

Les gagnantes de l'an dernier, les Soeurs Boulay - dont le nom n'a plus besoin de présentation -, ont fait une généreuse et belle prestation, hier. Leur notoriété acquise au cours des derniers mois est à l'image de celle du concours.

«Les Francouvertes ont été un tournant de notre carrière en duo», a dit au public Stéphanie Boulay.

L'an dernier, les Soeurs Boulay avaient promis à la foule des Francouvertes de lui payer une tournée de shooters quand elles seront assez riches. «Ce n'est pas le cas aujourd'hui, mais les Francouvertes nous permettent de vivre notre rêve, ont-elles lancé à la foule du Lion d'Or. Et c'est les participants de la cuvée 2013 qui vont vous les servir.»

Plus de 200 inscriptions

Au total, 21 groupes et artistes participeront aux préliminaires des Francouvertes. Certains noms sont déjà familiers, dont Propofol, Ludo Pin, MAUDE, Leela, Lazy Lovers, Marcie (qui a remporté cinq prix au dernier Festival en chanson de Petite-Vallée) ou encore Les Hay Babies, qui ont assuré la première partie de Lisa LeBlanc à l'Olympia, il y a deux semaines.

«C'est la première année où on a autant d'artistes qui ne sont pas connus de la scène alternative», souligne toutefois la directrice Sylvie Courtemanche.

Pendant les préliminaires du concours, le public pourra découvrir des artistes ou formations hip-hop (D-Track, Dead Obies), folk (Gratte-Ciel, Marie-Félixe, Marcie, Maxime Lefebvre), folk-country (Sylvia, Les Hay Babies), électrorock (Leela, Olivier Bélisle), rock (KPLR, Babylones, Le Globe) et électropop (Sophie Chen, qui étudie à Berklee à Boston en intégration de la musique électronique!).

Le rock aux effluves rétro est aussi représenté par Lazy Lovers et Les RétroRockets. Quant à Cellos on Fire, le groupe revisite le métal avec...du violoncelle!

Ils sont tous des heureux appelés parmi beaucoup d'élus. «Nous avons toujours entre 200 et 300 inscriptions», explique Sylvie Courtemanche.

«Il y a beaucoup de groupes qui ont des noms ou des pièces en anglais, mais les textes soumis étaient majoritairement en français», précise-t-elle.

Tremplin majeur

Rappelons que les Francouvertes sont un tremplin majeur au Québec pour les artistes francophones.

En entrevue, Karim Ouellet soulignait récemment à quel point les différentes étapes du concours avaient été déterminantes dans sa carrière. C'est un événement qui oblige les artistes à se discipliner et à bâtir une prestation destinée à un public et non à des amis dans un studio de répétition. «C'est un bon moyen de se botter le cul et d'avoir un répertoire», résume Louis-Jean Cormier.

«Dans les demi-finales et les finales, il y a beaucoup de médias et de gens de l'industrie, ajoute Sylvie Courtemanche. Au-delà des prix, les gens peuvent se faire des contacts et faire des rencontres artistiques.»

Aujourd'hui, des noms connus comme ceux de Bernard Adamus, Alfa Rococo, Loco Locass, Damien Robitaille, les Cowboys fringants et les Soeurs Boulay sont associés aux Francouvertes. Au dernier Gala de l'ADISQ, le concours a par ailleurs remporté le prix de l'événement de l'année.

«C'est une belle tape dans le dos, comme si le milieu nous disait: vous avez fait la différence pour tellement d'artistes», dit Sylvie Courtemanche.

«En même temps, la pression sur nos épaules est grande», souligne-t-elle, rappelant que les Francouvertes survivent grâce à 25 000$ de subventions, dont une commandite importante de la radio Sirius.

Les demi-finales des Francouvertes auront lieu au Lion d'Or du 15 au 17 avril, suivies de la grande finale au Club Soda le 13 mai. Mais avant, place aux préliminaires, du 18 février au 1er avril.

Suggestion de la semaine : Searching for Sugar Man

Hallucinant, ce documentaire raconte probablement le plus grand mystère du rock. Il porte sur un chanteur folk de Detroit (oublié et faussement disparu) appelé Rodriguez. En 1970, il a sorti un disque sublime qui n'a pas reçu l'accueil mérité aux États-Unis, mais qui est devenu un album culte en Afrique du Sud, où une rumeur a voulu que Rodriguez se soit enlevé la vie. Des années plus tard, des fans et férus de musique sud-africains ont tenté de savoir comment Rodriguez était réellement mort, pour finalement constater que leur légende nationale était bien vivante. Sans vous en dévoiler davantage, cette histoire est trop belle - et triste à la fois - pour être vraie. Il faut absolument voir le documentaire Searching for Sugar Man, mais aussi découvrir l'oeuvre musicale magistrale de Rodriguez (tout est sur iTunes). Autant le personnage que sa musique sont remplis d'âme.

En rafale

> Vampire Weekend sortira un nouvel album intitulé Modern Vampires of the City, le 7 mai, suivi d'une tournée qui devrait passer par Montréal.

> Nos premières écoutes du nouveau disque de We Are Wolves sont fort concluantes. Vous pourrez vous procurer La mort pop club dès le 26 février.

Sorties de la semaine

> Dommage que tu sois pris, Avec pas d'casque

> 1 Moment!, Paul Kunigis

> eV, VioleTT Pi

> Bastards, Björk

> Wonderful, Glorious, Eels

> Smokey Mary, Harry Connick Jr.

> Forever Endeavour, Ron Sexmith

> Pedestrian Verse, Frightened Rabbit

> Us Alone, Hayden

> All That Echoes, Josh Groban

> Two Lanes of Freedom, Tim McGraw

> Ultramarine, Young Galaxy