Le premier est sans doute un des DJ les plus reconnus aux États-Unis, moins pour son flair musical que parce qu'il apparaît souvent à la télé en tant que DJ officiel du talk-show d'Ellen De Generes. Le second est, depuis presque 20 ans, un des piliers du nightlife montréalais. Tony Okungbowa et Jojo Flores partagent une même passion: celle du disco du début des années 80, dont ils ont sélectionné et mixé les meilleurs éléments sur A Night To Remember.

«Honnêtement, quand j'ai rencontré Tony pour la première fois il y a un an et demi, je ne savais même pas qu'Ellen avait un DJ à son émission! confesse Jojo Flores. Et pourtant, mes filles l'écoutent!»

Originaire de Londres, Tony Okungbowa entretient en Californie ses deux passions, celles de DJ et d'acteur (des rôles dans des séries télé américaines). Être DJ à la télé, c'est un peu le meilleur des mondes. «C'est aussi une émission qui a contribué à placer les DJ au premier plan, croit-il. On assiste aujourd'hui à un retour du DJ-star; t'as qu'à ouvrir la télé pour voir un DJ dans une pub.

«Une chose à propos de l'émission, enchaîne-t-il, c'est qu'elle rejoint un vaste public. Ça se voit dans la foule. Beaucoup de jeunes, des étudiants, des plus vieux, des hommes, des femmes. Les gens dansent pendant les pubs, on dirait presque un club!»

Le roi de la Main

Flores, lui, se passe pratiquement de présentation pour qui a fréquenté les clubs de la Main, surtout dans les années 90. Fier pourvoyeur de musique house, de funk et de rythmes afro-latins, le DJ et fondateur du label Got Soul organise ses soirées Therapy ici et à Toronto, entre autres métropoles. C'est d'ailleurs à Toronto qu'il a rencontré Okungbowa pour la première fois. «Musicalement, ça a cliqué entre nous deux», dit-il.

Quand le projet de faire une compilation de vieux disco s'est présentée à lui, Flores a tout de suite pensé à son ami Tony, avec qui il partageait sa passion pour cette musique du début des années 80, une époque marquée par les succès des Indeep (Last Night A DJ Saved My Life), Shalamar (dont un succès a donné le titre à la compilation), Sylvester, Gino Soccio ou encore France Joli.

Catalogue Unidisc

Si on voulait être cynique, on pourrait voir le mix A Night To Remember comme une grosse publicité pour le label montréalais Unidisc, puisque les 32 mixés sont tous issus de son titanesque catalogue de succès disco, acquis au fil des ans et surtout à une époque où cette musique répudiée ne semblait plus avoir beaucoup de valeur.

«C'est vrai, concède Tony, mais tu as déjà vu le catalogue d'Unidisc? Le choix est si vaste, on a dû écouter énormément de titres avant de faire notre choix.»

On imagine les heures de discussion pour aboutir à une liste définitive de 32 chansons à mixer, sans ajouter d'effets, avec un minimum de manipulation des bandes originales, histoire de ne pas travestir la musique et conserver l'esprit originel.

D'ailleurs, que reste-t-il à découvrir de cette époque maintes fois reprise, échantillonnée par les DJ et producteurs contemporains? «Ça fait une éternité qu'une compilation du genre était parue, dit Jojo. Aussi, je remarque qu'on assiste à un retour du son disco à travers les productions house et pop modernes. Enfin, à côté des gros succès de l'époque, on a déterré plein de chansons moins connues.»

Et il en reste beaucoup d'autres: la paire de DJ promet déjà un deuxième volume, «peut-être plus porté vers les productions électro des années 80», conclut Jojo.

DISCO

TONY OKUNGBOWA ET JOJO FLORES

A Night to RemembeR Unidisc