«C'est un moment qu'on attendait depuis longtemps, a lancé le président-fondateur Sébastien Nasra. Pour une première fois à M pour Montréal, M pour Moffatt!»

C'est alors qu'Ariane Moffatt est arrivée sur la scène du Métropolis pour présenter au public les nouvelles chansons - à peine sorties du four - de son prochain album, qui sortira au mois de février.

Surprise, la chanteuse y est allée de deux premières chansons en anglais, aux forts accents électro-rock, plus lourd et mélodiquement prenant que son catalogue existant.

«Bonsoir tout le monde, a dit Ariane Moffatt. Ça fait longtemps que je ne suis pas montée sur un stage, ça fait longtemps que je ne suis pas sortie de mon studio.»

L'auteure-compositrice-interprète n'a pas caché qu'elle se mettait au défi en venant «casser ses nouvelles tounes» au Métropolis, samedi soir, lors du spectacle de clôture de M pour Montréal. Elle a poursuivi avec une nouvelle composition en français, pour revenir avec une ballade groovy en anglais remplie de claviers, suivie d'une pièce dansante électro-calypso.

Comme l'a souligné Ariane Moffatt, il était intéressant pour le public d'avoir un aperçu live de son nouvel album bilingue. Cela semble très prometteur, avec des chansons en anglais qui pourraient lui ouvrir de nouvelles portes.

Ariane Moffatt se produisait dans le cadre du spectacle de clôture de M pour Montréal, événement annuel de réseautage pour exporter la musique d'ici. Les têtes d'affiche étaient fort intéressantes pour les délégués internationaux, mais aussi pour le grand public: Marie-Pierre Arthur, The Barr Brothers, Random Recipe, Galaxie et Karkwa.

C'était sans compter les groupes qui se succédaient au Savoy et le groupe français électro M83 qui se produisait à guichets fermés à la SAT, dont nous avons pu attraper la deuxième moitié du spectacle.

L'homme-orchestre Anthony Gonzales était en formule band, accompagné d'une chanteuse et de musiciens. Il était touché par l'enthousiasme de la foule massée devant lui. Sur Midnight City, premier extrait et grand succès de son nouvel album Hurry Up, We're Dreaming, les gens dansaient avec une énergie fiévreuse.

Plus tard en soirée au Métropolis, c'était au tour de Galaxie de monter sur la scène. Pendant ce temps, au Savoy, c'était le deuxième showcase de Half Moon Run. Nous ne sommes pas les seuls à avoir un coup de coeur pour le groupe montréalais folk-rock, pris sous l'aile de l'étiquette Indica (qui plaira aux amateurs de Fleet Foxes et dont la voix du chanteur rappelle celle de Thom Yorke).

Le branché magazine français les Inrocks a écrit: «30 minutes d'une prestation impeccable et on a la certitude que le groupe, bientôt et si le monde est juste, sera immense».

Lors des multiples prestations, samedi soir, nous avons croisé plusieurs délégués internationaux importants, que ce soit le superviseur musical Thomas Golubic (Six Feet Under, Breaking Bad), Ben Buchanan de l'agence de booking Windish Agency ou Ruth Barlow de Beggars Group (Adele, The National). Cette dernière se disait impressionnée de la qualité des artistes francophones.

C'est l'essence même de la raison d'être de M pour Montréal pour les groupes mis en vitrine: en étant vus par des professionnels de plusieurs marchés, on ne sait jamais où cela peut nous mener.