Belle entrée en matière pour Gregory Charles qui veut s'implanter à New York avec un spectacle de style cabaret. L'artiste québécois a offert une performance très appréciée, samedi soir, au mythique hôtel Carlyle, dans l'Upper East Side, sur la même scène où se produisent, les lundis soir, le cinéaste Woody Allen et son band de jazz.

«Bonsoir, mon nom est Gregory Charles. Ma mère est Canadienne, mon père est de Trinidad. Je viens d'une famille passionnée de musique!» Les présentations faites, le chanteur, installé à un piano à queue, a choisi d'étaler son immense répertoire en y allant d'abord de vieux hits qu'il semble tirer au hasard.

«Tiens, commençons par 1959», lance-t-il, avant d'enchaîner Mack The Knife de Bobby Darin, The Twist de Chubby Checker et It's Now or Never d'Elvis Presley.

Le cabaret feutré du Carlyle, comptant une centaine de places, était rempli d'une clientèle huppée qui a visiblement raffolé de ce sympathique retour dans le temps. Dans l'audience se trouvaient quelques représentants des médias américains, dont un du New York Times.

«Allons-y maintenant avec vos demandes spéciales», a poursuivi le chanteur au savoir encyclopédique. Comme d'habitude, le public avait pu inscrire ses chansons favorites sur de petits billets distribués au préalable, puis jetés dans une boîte.

Grégory pige une première requête, se tourne vers ses musiciens, réclame un la majeur... non un ré... pourquoi pas un sol? Il entonne alors Copacabana de Barry Manilow. L'auditoire, qui reconnaît la chanson dès les premières notes, est ravi.

Les demandes spéciales se succèdent au même rythme que les applaudissements nourris. Grégory passe de Lady Gaga à Michel Legrand avec aisance. Il termine son heure et demie de spectacle avec The Long and Winding Road des Beatles, puis récolte une ovation.

Gregory Charles avait déjà tâté le marché new-yorkais en 2004 avec un show à plus grand déploiement présenté au Beacon Theatre. Expérience non concluante.

Il revient cette fois avec une plus petite équipe sur scène, composée essentiellement de trois musiciens talentueux: Jean-Benoît La Santé à la guitare, Samuel Joly aux percussions et Jean-Bertrand Carbou à la basse.

Ce spectacle d'un seul soir au Carlyle était coproduit par le Montréalais Bruce Hills du festival Just for Laughs et l'homme d'affaires new-yorkais Aldo Scrofani de l'agence Theatre Management Associates. L'objectif est de dénicher un cabaret dans la Big Apple pour Gregory Charles de façon régulière.

«On aimerait présenter des spectacles récurrents à New York, affirme Mario Lefebvre, conseiller de Gregory Charles. Les discussions se poursuivent, mais les fils ne sont pas tous attachés.» En attendant, Mario Lefebvre s'est dit «très, très content» de la soirée au Carlyle.