Le festival international des arts numériques ELEKTRA amorce sa 11e tenue mercredi avec le sourire: le festival a récemment remporté le 25e Grand Prix du Conseil des arts de Montréal - ex aequo avec son «cousin» MUTEK, qui en est lui aussi à sa 11e mouture. Cette récompense donne des ailes à une manifestation toujours en quête de reconnaissance.

«On est super contents, et Alain Mongeau (directeur de MUTEK) aussi, dit Alain Thibault, créateur numérique et directeur-fondateur d'ELEKTRA. Tout à coup, on s'intéresse un peu plus à nous; seulement du point de vue médiatique, on sent que ça débloque grâce au prix du Conseil des arts.»

Le prix a valeur de symbole pour les deux festivals, reconnaît M. Thibault. Après 10 ans de «survie» dans un contexte où ces festivals se heurtent à une certaine incompréhension de la part des organismes subventionnaires - les arts numériques souscrivent-ils aux subventions du domaine de la musique? des arts visuels? -, le prix arrive à un moment où ELEKTRA a démontré son importance sur la scène mondiale des arts numériques.

«C'est aussi la reconnaissance d'une nouvelle identité pour la ville, une identité que nous reconnaissions pourtant depuis longtemps, ajoute M. Thibault. Montréal, ville du numérique, c'est vrai, et pas seulement sur le plan des investissements dans la Cité du multimédia et en ce qui concerne les sociétés de jeux vidéo qui se sont implantées ici.»

Si le milieu des arts numériques - vaste discipline qui aborde le son et l'image à travers le spectre des nouvelles technologies - est principalement reconnu en Europe, c'est pourtant ici même, à Montréal, que se tient le seul marché international qui y est consacré. Les 6 et 7 mai, ELEKTRA présente son quatrième Marché international de l'art numérique à la Cinémathèque québécoise et à la Boîte noire du centre de recherches d'arts numériques Hexagram de l'Université Concordia.

Son et images

Le festival démarre mercredi soir avec une soirée de préouverture toute québécoise. Le musicien et compositeur Sylvain Pohu (aussi de la formation jazz [iks]) et le «pionnier» Jean Piché présenteront tous les deux leurs plus récentes oeuvres.

La soirée d'ouverture de jeudi sera costaude, alors que trois oeuvres d'envergure seront présentés à l'Usine C. D'abord, le créateur montréalais Herman Kolgen présentera, en première nord-américaine, sa plus récente création audiovisuelle intitulée Dust, inspirée par l'oeuvre du grand photographe et peintre américain Man Ray. Purform, duo formé du patron Alain Thibault et de Ian Breuleux, présentera abcd light en première partie.

Le même soir et jusqu'au samedi, ce sera la performance immersive «coup de poing» d'ELEKTRA: Laser Sound Performance d'Edwin van der Heide. «Le laser est revenu à la mode, on dirait. Comme si certains créateurs s'étaient lassés de la vidéo», commente Thibault, qui dit avoir été impressionné par cette récente oeuvre de l'artiste originaire des Pays-Bas.

Dans une tout autre atmosphère, l'un des patrons du label techno minimaliste allemand raster-noton, Olaf Bender (Byetone), arrive avec ses collaborateurs Mika Vainio (Pan Sonic), le Japonais Aoki Takamasa et la recrue Grischa Lichtenberger. Tous les détails de la programmation du festivals sont sur le site elektramontreal.ca