Le Bell Orchestre vient d'entamer une tournée des festivals canadiens, trimbalant sa pop instrumentale dans ces grands espaces, de Halifax à Calgary, qui semblent avoir inspiré son travail. Avant le concert de ce soir, au Club Soda, et la semaine prochaine, au Festival d'été de Québec, nous nous sommes entretenus avec le compositeur et bassiste/multi-instrumentiste Richard Reed Parry - et avant que vous ne le demandiez, oui, on a aussi tenté de lui tirer les vers du nez à propos du nouvel album d'Arcade Fire...

«Ça se passe bien depuis la sortie de notre nouveau disque, abonde Parry. On a un beau calendrier de concerts - rien de trop fou, juste assez pour nous tenir occupés, plein de festivals»... et de nouveaux fans à conquérir avec cette musique aux riches orchestrations.

«Un public plutôt varié, c'est ce qui est chouette. Un beau mélange de jeunes et de vieux, de toutes sortes d'horizons.» La musique du Bell Orchestre a cette faculté de rassembler les auditeurs par la variété de ses influences musicales, du classique à la musique contemporaine, en passant par le rock britannique, le folk, la pop américaine orchestrale des années 60.

As Seen Through Windows est le titre du second album (paru ici sur Arts&Craft, qui vient tout juste de l'offrir aux Européens) du collectif pop-rock instrumental Bell Orchestre, et seulement l'un des quelques albums du genre à avoir vu le jour ce printemps fertile en post-rock/rock instrumental - pensons à Torngat ou encore à Pawa Up First. À la différence de ces deux derniers, l'Orchestre déploie cor français, violon, trompette et lap steel pour tisser une musique rêvasseuse, mais dynamique.

«C'est vrai qu'il y a quelque chose comme une communauté de musiciens qui font ce type de musique, instrumentale et moderne, avec des touches de rock, révèle Parry, qui a récemment composé une pièce destinée au Kronos Quartet. Bon, on ne tient pas des réunions mensuelles pour discuter de notre travail, mais on s'observe, on écoute notre travail respectif.

«Moi, je m'intéresse beaucoup à ce qui se passe en musique, en particulier ce qui se passe à Montréal. C'est, somme toute, une petite ville, ce n'est pas si difficile de se tenir au courant de la nouvelle musique qui paraît.»

Sur scène ce soir au Club Soda, le groupe promet de nous proposer de nouvelles compositions, preuve que le flux de créativité est constant au sein de ce groupe. «On le fait pour garder ça frais entre nous, pour s'assurer que l'expérience musicale que le groupe nous fait vivre soit excitante à chaque spectacle.»

Une expérience qui risquera d'être mise sur la glace lorsque paraîtra le nouvel album d'Arcade Fire, groupe qui compte sur Parry et la violoniste Sarah Neufeld, également du Bell Orchestre. «Non, le nouvel album ne paraîtra pas cette année. Nous sommes encore en train d'y travailler. Le processus se fait de manière assez détendue. On ne se met pas de pression. Pour nous, enregistrer un disque doit rester une belle aventure musicale, pas un projet de business...»