Premier constat: la Place des festivals ajoute de la beauté à une section de la rue Jeanne-Mance, et de Montréal, qui en avait grand besoin. Le long mur à l'ouest du Musée d'art contemporain nous apparaît moins nu dans cet espace «agrandi par en dedans», comme on dirait d'une maison, par le réaménagement de la dénivellation du côté ouest de la rue et la suppression des affreux stationnements qui la surplombaient.

On a 12 jours encore pour parfaire le schéma des corridors de circulation et, le cas échéant, d'évacuation d'urgence, pour s'imaginer si la scène GM - la dernière du nom: GM se retire du Festival - ne serait pas mieux si elle était montée sur Président-Kennedy, face au sud. Pour voir si...

Pour l'heure, la grande scène du Festival fait face au nord et mardi, Jeanne-Mance était paquetée raide jusqu'à la rue Sherbrooke, fermée à la circulation automobile quand j'y suis monté vers 22 h 30, alors que la grosse machine de Stevie Wonder commençait à prendre son erre d'aller. Pas d'écran géant sur le «bateau» de l'UQAM, mais assez de son pour y danser. Les policiers, eux, étaient sur un autre Higher Ground, tentant d'établir un corridor de sortie dans la côte Jeanne-Mance.

Combien de monde? 200 000? 300 000? Beaucoup, beaucoup, «officiellement» plus qu'on n'avait jamais vu. L'important c'est que la majorité des spectateurs, à l'instar de la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Yolande James, que nous avons rencontrée, avait vu le show de leur vie. Stevie Wonder gratuit mais présenté avec l'argent de nos impôts. Et c'est parfait, des impôts qui font danser le monde.

Alors que la fête s'emballait, le maire Tremblay, maître d'oeuvre politique de cette belle Place des festivals, m'a parlé de joie de vivre. Belle synthèse d'un grand soir.