Titulaire depuis 1973 du grand Casavant de la basilique Notre-Dame, Pierre Grandmaison clôturait dimanche soir la série 2008 des récitals qu'il organise chaque été à sa tribune.

Ce récital final revêtait un caractère particulier : l'organiste le donnait à la mémoire de sa mère, décédée récemment à 88 ans, et avait établi un nouveau programme, constitué d'oeuvres qu'elle aimait.

L'heure de musique ainsi constituée offrait beaucoup de variété, du très sévère au très accessible. M. Grandmaison prit un fulgurant départ avec Cathédrales, l'une des 24 Pièces de fantaisie de Vierne, qu'il dota d'une registration grandiose et volumineuse, traversée d'éclaircies, telles des vitraux, et bien en accord avec le sujet.

La fin du récital allait conduire à un déploiement musical et sonore encore plus impressionnant avec le Choral-Improvisation sur le Victimae paschali de Tournemire. Dominant ses claviers avec une autorité absolue, M. Grandmaison tira le maximum de ces dissonances écrasantes qui annoncent nettement Messiaen.

L'organiste avait placé des pages plus ordinaires entre ces deux pôles. Ainsi, de caractère voisin, la Suite gothique de Boëllmann et la Pastorale de Franck. Il attaqua le Boëllmann sur des fortissimos assourdissants, mais choisit ensuite des jeux plus doux qui convenaient aussi au Franck. Trois Bach de courte durée et assez secondaires complétaient le programme.

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PIERRE GRANDMAISON, organiste. Dimanche soir, basilique Notre-Dame (orgue à traction électropneumatique Casavant (1890-1991); 92 jeux, quatre claviers manuels et pédale).