«Une BBC affaiblie, c'est un Royaume-Uni affaibli»: les acteurs Daniel Craig et Judi Dench, ainsi que la romancière J.K. Rowling et 26 autres personnalités ont appelé dans une lettre ouverte le premier ministre David Cameron à protéger le groupe audiovisuel en proie à une cure d'austérité.

Cette lettre, également signée par l'acteur Stephen Fry ou le chef cuisinier Jamie Oliver, a été dévoilée mercredi à la veille de la publication d'un livre blanc du gouvernement portant sur la stratégie de développement de la BBC, premier groupe audiovisuel public au monde.

«Nous écrivons pour exprimer publiquement notre préoccupation quant à tout ce qui pourrait affaiblir la BBC ou la transformer en un diffuseur défaillant strictement guidé par le marché», déclarent les 29 personnalités dans cette lettre dont des extraits ont été diffusés dans la presse britannique.

«Une BBC affaiblie, c'est un Royaume-Uni affaibli. La BBC est une institution d'une grande valeur. Comme toutes les organisations, elle a ses défauts, mais c'est une extraordinaire force de création», ajoutent-ils, en promettant de poursuivre leur engagement pour promouvoir une «BBC forte».

Engagée depuis 2010 dans un vaste plan d'économie de 800 millions de livres (1,125 milliards d'euros), la BBC a annoncé début juillet la suppression de plus de 1000 emplois supplémentaires pour faire face à l'érosion de la redevance audiovisuelle, sa principale source de financement.

Ces dernières années, la BBC avait déjà supprimé des milliers d'emplois, vendu 40% de son parc immobilier, réduit les coûts administratifs et cédé certains droits TV sur le sport pour économiser plus de 1,5 milliard de livres par an (2,112 milliards d'euros).

Selon la presse britannique, le livre blanc du gouvernement Cameron devrait notamment recommander une réduction des programmes de la BBC, et d'autres économies évoquées pourraient concerner le site internet de la «Beeb», comme l'appellent parfois les Britanniques.

Chris Patten, l'ancien président de la BBC, a accusé l'exécutif britannique d'oeuvrer à la «destruction» du groupe audiovisuel, qualifiant de «fossoyeurs» les experts choisis pour repenser sa stratégie.