L'animatrice et productrice Anne-Marie Withenshaw, qui animait jusqu'à tout récemment l'émission radiophonique All Access Weekend sur les ondes de la station The Beat, poursuit son ancien employeur pour la somme de 153 826 $.

L'animatrice, que l'on voit aussi à la barre du Guide Resto Voir et comme panéliste permanente à la table de C'est juste de la TV, considère que Cogeco Diffusion s'est rendue coupable d'«agissements et manoeuvres dolosives et vexatoires, d'abus de droit, de représentations trompeuses et de pratiques illégales et déloyales».

Dans une requête introductive d'instance déposée cette semaine en Cour supérieure du Québec, les demanderesses dans cette poursuite - soit Mme Withenshaw et la société de production Killer Queen qu'elle a fondée en 2006 et dont elle est productrice exécutive - expliquent comment l'entreprise médiatique n'aurait jamais agi de bonne foi en prétendant vouloir renouveler son contrat de travail, qui a pris fin en août dernier.

De longs pourparlers

En mars 2014, Cogeco Diffusion et l'agent d'Anne-Marie Withenshaw, son père John, ont commencé les pourparlers afin de se laisser une marge de manoeuvre avant l'échéance du contrat, le 29 août.

«Cette façon de faire vise à allouer au diffuseur suffisamment de temps pour l'élaboration et la mise en place de la programmation débutant au cours du mois de septembre, et d'autre part, à allouer au prestataire de services suffisamment de temps pour procéder à la recherche d'autres avenues, dans l'éventualité où une entente contractuelle ne faisait pas l'objet d'un renouvellement», peut-on lire dans la requête déposée en cour.

Tout au long des pourparlers, Cogeco aurait agi de sorte à «rassurer (Anne-Marie Withenshaw)» quant au renouvellement de son contrat, explique-t-on. Malgré tout, ce n'est qu'en septembre dernier que l'entreprise médiatique aurait fait parvenir un premier projet d'entente contractuelle.

«Malgré le fait que les demanderesses subissaient une réduction de temps d'antenne ainsi qu'une diminution considérable quant à la rémunération, celles-ci ont tout de même accepté de procéder à la signature de ladite entente», poursuit-on dans la requête introductive d'instance.

Changement de cap

Le 7 octobre dernier, soit à peine quelques jours plus tard, Cogeco aurait informé John Withenshaw qu'elle voulait résilier l'entente contractuelle signée par sa cliente et sa société de production en septembre. Puis, le 20 octobre, après que l'entreprise médiatique eut refusé de considérer d'autres options, une mise en demeure lui a été envoyée, explique ainsi la poursuite.

«Il apparaît clair que les manoeuvres exercées par la partie défenderesse (Cogeco, entre mars et octobre 2014) visaient à utiliser l'image, les ressources et la réputation d'(Anne-Marie Withenshaw), ainsi qu'à la restreindre d'offrir ses services à une autre station ou à des compétiteurs, ce qui s'apparente clairement à des pratiques illégales, déloyales et de mauvaise foi», ajoute-t-on dans la requête introductive d'instance.

Les procureurs de Cogeco Diffusion, d'Anne-Marie Withenshaw et de Killer Queen Productions se présenteront au palais de justice de Montréal le 19 décembre prochain pour la suite du processus judiciaire.

Joint par La Presse, l'agent d'Anne-Marie Withenshaw, John Withenshaw, a refusé de commenter l'affaire puisque des procédures sont en cours.

De son côté, le bureau de René Guimond, vice-président aux affaires publiques chez Cogeco, n'a pas donné suite à notre demande d'entrevue.