Pour la troisième fois en quatre ans, Radio-Canada-CBC vient d'annoncer des compressions budgétaires. Une somme de plus de 130 millions de dollars qui sera répartie entre les deux entités et se traduira par la suppression de 657 postes.

Radio-Canada compte parmi les télévisions publiques les moins subventionnées au monde. Alors qu'un comité sénatorial se penche sur les défis que la société doit relever «en matière d'évolution du milieu de la radiodiffusion et des communications», on peut s'interroger sur son avenir. Nous en avons discuté avec Richard J. Paradis qui est président du Goupe CIC, spécialiste des secteurs de la radio et de la télévision, et qui enseigne au département de communications de l'Université de Montréal.

Radio-Canada a subi de nombreuses coupes au cours des dernières années. On a l'impression que de toutes les télévisions publiques à travers le monde, c'est elle qui en arrache le plus. Est-ce exact?

Il est clair que c'est plus difficile pour Radio-Canada parce qu'elle est parmi les télés publiques qui reçoivent le moins. Radio-Canada-CBC coûte environ 29 $ par année aux Canadiens, alors que la BBC - qui est la mère des télévisions publiques, celle qu'on cite toujours en exemple - reçoit autour de 111 $ par habitant. Il serait temps de revoir son mandat dans le contexte des changements technologiques et de repenser son rôle.

Quel est le principal problème auquel fait face Radio-Canada?

Bien sûr, en plus des coupes budgétaires, il y a les pertes de revenus publicitaires. Le monde a changé, les chaînes spécialisées constituent la moitié du marché en télévision et cela a un impact sur la capacité financière de Radio-Canada. Mais cela va plus loin. Depuis trois ou quatre ans, tous les 12 ou 18 mois, les dirigeants se présentent devant les employés pour leur annoncer des coupes puis s'en vont. Il n'y a pas de vision, pas de plan. En outre, ce sont les dirigeants qui décident de leur propre chef dans quel secteur ils vont couper. Il faut faire attention. Le mandat de Radio-Canada est de répondre aux attentes des Canadiens dans tous les secteurs de la programmation, et cela comprend les sports, l'information et les émissions pour enfants. Radio-Canada doit concevoir des émissions que le privé ne développerait pas. La BBC, par exemple, explore une nouvelle programmation, des émissions différentes. Radio-Canada doit se réinventer.

Que devrait faire Radio-Canada selon vous?

D'abord, elle devrait assumer qu'elle n'est pas en concurrence avec le privé. Ses dirigeants devraient cesser de regarder ce que fait le voisin. Si vous travaillez à Radio-Canada et que vous aimez beaucoup ce qui se fait au privé, allez travailler au privé!

Ensuite, Radio-Canada devrait concevoir une programmation que personne n'offre, y compris des émissions pour enfants. Radio-Canada a un sérieux problème avec les jeunes, ce serait une façon de les fidéliser. Enfin, il faudrait envisager l'imposition d'une redevance comme en Grande-Bretagne. La moyenne des contributions aux radios et télévisions publiques dans le monde tourne autour de 80 $. Ici, on paie 29 $. Peut-on envisager de hausser cette somme à 40 $?

Les Canadiens aiment-ils suffisamment leur radio et leur télévision publiques pour encore une fois piger dans leur porte-monnaie?

Un sondage Nanos réalisé l'an dernier montrait que 80 % des Canadiens étaient disposés à payer davantage pour Radio-Canada-CBC. Le problème n'est pas là volonté de la population, c'est la volonté politique. Un sénateur conservateur a proposé récemment, dans le cadre des travaux du comité sénatorial, de distribuer le milliard attribué à Radio-Canada-CBC aux producteurs et diffuseurs privés afin qu'ils produisent du contenu canadien. Le comité doit déposer un rapport au terme de ses travaux. On verra ce qu'il contient.

La plus courte nouvelle

Après la revue de l'actualité quotidienne 24 heures en 60 minutes d'Anne-Marie Dussault, voici la nouvelle du jour en 15 secondes. CNN proposera cette nouvelle chronique quotidienne qui vise à courtiser un public plus jeune qui consomme l'information sur un appareil mobile. La chronique sera diffusée sur Twitter, on pourra donc la partager. Bref, mais intense.

Sois vieille et va-t'en!

Les présentatrices télé qui perdent leur emploi à cause de leurs rides ou de leurs cheveux blancs n'ont pas le droit de se plaindre. C'est du moins l'avis de Michael Buerk, un producteur télé britannique, qui estime que lorsqu'on a obtenu son emploi grâce à sa beauté, il est normal de le perdre lorsque la beauté s'évanouit.

Selon lui, ces présentatrices ont tort d'aller devant les tribunaux et de crier à l'âgisme. Si la raison pour laquelle vous avez été embauchée n'est plus, il est normal que votre patron vous indique la porte. Logique, en effet...