La rédaction de Courrier international (groupe Le Monde), dont la direction veut licencier près du tiers des effectifs, a décidé de reconduire son mouvement de grève jusqu'à jeudi, ce qui empêchera sa parution cette semaine pour la première fois de son histoire, a-t-on appris de source syndicale.

La direction a présenté la semaine dernière aux salariés un plan de licenciements prévoyant la suppression de 22 postes équivalent temps plein en net (26 supprimés, 4 créés) soit 29 postes au total sur 90, avec en outre la suppression de 25 postes de pigistes réguliers.

Ce plan fait suite à la perte d'un gros contrat avec la Commission européenne pour qui Courrier international réalisait le site presseurop.eu, qui va s'arrêter, privant l'hebdomadaire de recettes annuelles de 2,5 MEUR.

D'autres départs ont lieu actuellement dans le groupe Le Monde, a indiqué par ailleurs le syndicat SNJ de Télérama, autre titre du groupe: «La direction a annoncé le départ de 5 salariés sur 17 de la filiale Safari, spécialisée dans les petites annonces institutionnelles, et de 5 autres personnes à la régie MPub», selon le SNJ.

Interrogé, le patron du Monde Louis Dreyfus a précisé que s'il était bien «envisagé de supprimer 5 postes» chez Safari, en revanche, dans la régie MPub (104 salariés), «ces départs s'inscrivent dans le cadre d'un redéploiement et d'une réorganisation et pas dans une réduction du périmètre».

«Face à cette violence sociale, les organisations syndicales et les élus de Courrier International, Safari, VM, Télérama, MPub, appellent à manifester jeudi 17 octobre à midi devant les locaux du Monde et demandent qu'une délégation de représentants de toutes ces entités soit reçue par Louis Dreyfus et Nathalie Nougayrède, président et vice-présidente du conseil de surveillance», indique le syndicat de Télérama.

Dans un communiqué, les salariés de Courrier International ont eux protesté contre un «plan de licenciement qui vise à maximiser les bénéfices reversés à l'actionnaire unique, le groupe Le Monde». «Si demain un tiers de ses effectifs manquent à l'appel, l'avenir de Courrier international, ovni bienvenu sur la scène de la presse internationale, est remis en question», s'insurgent-ils, se félicitant d'un début de «solidarité syndicale» dans les autres titres du groupe.