Au centre d'une vive controverse depuis jeudi, l'animateur de radio Jacques Fabi sera privé de micro pendant une période minimale d'une semaine, a appris La Presse.

Des sources chez Cogeco ont indiqué qu'une rencontre entre l'animateur et ses patrons aura lieu dès lundi, moment où le dossier «devrait évoluer». Toutefois, «il ne sera pas en ondes pour au moins une semaine», peu importe la qualité de ses excuses ou de ses explications.

«Jacques est bouleversé», toujours selon une source qui travaille pour le même employeur que M. Fabi. «C'est la première fois en 35 ans de carrière qu'il se retrouve dans une pareille situation.» Elle ajoute toutefois que l'homme de radio est prêt «à faire face à ses responsabilités».

Dérapage

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le mythique animateur de radio nocturne a laissé discourir une auditrice foncièrement anti-sémite qui l'avait appelé pour participer à sa ligne ouverte au 98,5 FM.

La Shoah «c'était la plus belle chose qui pouvait arriver [dans] l'histoire», a affirmé la femme, qui disait s'appeler Maria. Loin de la décourager, M. Fabi a ajouté qu'il trouvait «emmerdant de ne pas pouvoir commenter». «Il faut mettre des gants blancs lorsque l'on parle de cette belle population juive à Montréal», s'est-il plaint.

Les associations de la communauté juive canadienne sont rapidement montées au créneau pour critiquer l'attitude et les propos de l'animateur.

Son employeur l'a aussi vertement critiqué. «Les propos tenus plus tôt cette semaine ne sont pas acceptables. Nous avons des règles éthiques et les animateurs doivent s'y conformer», a écrit David Crête, porte-parole de Cogeco Diffusion.