Les mangas déferlent en grand nombre sur les tablettes québécoises. Comment faire son choix ? Voici notre sélection de séries et de titres récemment sortis.

Distress : Montréal en manga

  • PLANCHE TIRÉE DE DISTRESS

  • PLANCHE TIRÉE DE DISTRESS

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C’est non sans plaisir que l’on retrouve la ville de Montréal dans Distress, servant de cadre pour cette histoire d’enquête. On y retrouve Lenny, un jeune Français arrivant dans la métropole pour étudier le journalisme, se lançant aux trousses de rumeurs selon lesquelles un monstre nocturne sévit. Il s’associe avec son camarade Anoki, un Algonquin peu enjoué à lever le voile sur cette affaire. Au cours de leur traque, des mystères demeurent : s’agirait-il d’un wendigo ? Comment Lenny a-t-il perdu sa jambe ? Pourquoi Anoki est-il réticent ? Le style graphique de ce premier volume s’avère séduisant, servi par une impression 100 % couleur. Le récit est légèrement poussif, mais l’action plantée à Montréal, chose rare en manga, lui confère un certain attrait. Petit bémol, semblable à celui reproché aux livres de Jean-Paul Dubois se déroulant au Québec : les personnages locaux s’expriment, au mieux, en français « neutre », au pire, en français « de France » ; sur 250 pages, on a compté deux québécismes. La couleur rehausse le dessin ; la couleur locale rehausserait les dialogues.

Distress

Distress

K Factory

Tout public
Tome 1 (série en cours)

7,5/10

Holyland : baston à bâtons rompus

  • PLANCHE TIRÉE DE HOLYLAND

  • PLANCHE TIRÉE DE HOLYLAND

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Il fait trembler les voyous et durs à cuire du quartier mal famé de Shimokita. Qui est donc ce mystérieux « chasseur de yankees », qui défonce les petites frappes locales à coups de poing ravageurs ? Tout comme les pommettes, la rumeur enfle : ce redresseur de torts serait un jeune garçon chétif à l’air craintif, mais cachant parfaitement son jeu (de jambes). Tellement bien que lui-même ignore d’où lui viennent ces techniques de boxe, qu’il utilise en fait seulement pour se défendre. Son seul but, c’est « trouver sa place dans ce monde ». Que cela signifie-t-il ? Le protagoniste lui-même semble pris dans une spirale de tourment existentiel et social. Un coup de projecteur psychologique qui permet d’aller au-delà du simple côté « baston à gogo ». Dans la même veine, on peut aussi se pencher sur le cas de Demons Star (éditions Kazoku), où un élève se retrouve plongé dans une jungle scolaire où règne la loi du plus fort.

Holyland

Holyland

Vega Dupuis

Seinen (adultes)
Tome 1 et 2 (série en cours)

6,5/10

Show-ha Shoten : d’humeur pour l’humour

  • PLANCHE TIRÉE DE SHOW-HA SHOTEN

  • PLANCHE TIRÉE DE SHOW-HA SHOTEN

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Ici, Takeshi Obata est aux commandes des crayons, ayant déjà signé des séries cultes comme Death Note ou Bakuman. Quant au scénario, il est piloté par l’étoile montante Akinari Asakura. Le thème de Show-ha Shoten est inspirant, même s’il peut être trompeur, mettant en scène (ou plutôt, sur scène) un duo d’humoristes cherchant à se faire un nom. L’un est un génie gêné, aux blagues implacables, mais perdant ses moyens devant le public ; l’autre est un improvisateur charismatique, mais pas toujours inspiré. Sachant que les traits d’humour sont particulièrement ardus à traduire, tant pour des raisons linguistiques que culturelles, il n’est pas étonnant de rester un peu perplexe devant les performances du duo passées à la moulinette du français. Chose certaine, ils ne vous feront pas rire. Mais l’intérêt du manga réside plutôt dans les coulisses, où la complicité entre les protagonistes et la décortication des facéties sont mises à nu. Un bon départ, on espère simplement ne pas tomber dans une spirale répétitive à la Bakuman.

Show-ha Shoten

Show-ha Shoten

Kana

Shonen (ados, tout public)

7/10

Villageois Lvl 999 : niveau suivant, svp

  • PLANCHE TIRÉE DE VILLAGEOIS LVL 999

  • PLANCHE TIRÉE DE VILLAGEOIS LVL 999

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Pour les amateurs du genre fantasy, le manga Level 999 calque les mécanismes d’un RPG (role playing game) en présentant des personnages affublés d’un niveau d’expérience, répartis en plusieurs classes. En principe, les simples villageois ne peuvent dépasser le niveau 30. Alors qui est ce quidam qui pourfend monstres et démons en affichant l’impossible marque 999 ? C’est là que commence l’aventure, menée par ce valeureux manant obsédé par les mets alléchants. Dynamisme et intrigue surprenante, malgré les rouages archiclassiques proposés. Autre proposition dans le même style, en plus sanglant, Tengu Hunters Brothers (édité chez Kazoku) met en scène un chasseur de démons dans un monde où ces derniers sévissent dans l’ombre. Mais le héros, héritier d’une famille de gardiens, aura la désagréable surprise de pencher, malgré lui, du mauvais côté…

Villageois LVl 999

Villageois LVl 999

Mana Books

Shonen (ados)

6,5/10