« Nous ne savons jamais vraiment pourquoi nous agissons comme nous agissons. »

Cette phrase tirée de la bouche du personnage principal pourrait servir à elle seule de sous-titre à ce roman intrigant qui s’est retrouvé, en 2022, parmi les titres favoris de Barack Obama – grand lecteur dont la réputation nous a souvent servi de baromètre pour découvrir des auteurs qui nous étaient totalement inconnus.

Deux hommes se croisent à l’aéroport JFK de New York ; ils fréquentaient la même université en Californie et ne se sont pas vus depuis leur vingtaine. L’un d’eux, le narrateur, est devenu écrivain ; l’autre, Jeff Cook, a fait fortune comme marchand d’art. Un besoin impérieux de parler le pousse à raconter son histoire, alors que leur vol pour l’Europe est retardé et qu’ils partagent verre après verre en attendant de pouvoir embarquer.

Vingt ans plus tôt, Jeff Cook a sauvé un homme de la noyade. L’évènement, dont il n’a jamais parlé à personne, a marqué un tournant dans sa vie. Quel est ce secret qu’il a enfoui durant deux décennies ? Et pourquoi tient-il absolument à le confier à son interlocuteur ? Son récit accroche dès les premières pages. Et malgré le rythme plutôt lent qu’il nous impose, il demeure intéressant jusqu’au bout, tout en nous livrant au passage une réflexion fort intéressante sur le milieu de l’art, les relations de pouvoir et les faux-semblants. Mais si le roman vaut le détour, c’est surtout pour l’effet de surprise de sa finale complètement renversante, qui en laissera plus d’un bouche bée.

Bouche à bouche

Bouche à bouche

Gallimard

256 pages

7,5/10