Prince britannique ? Mmm... non. Avec feu Rogers Nelson, Devonté Hynes a en commun cet amour de la pop et du rock blancs, qu'il fond brillamment dans sa culture black. Qui plus est, Blood Orange a comme feu Prince une voix assez haut perchée, mais sa proposition est douce, soyeuse, éthérée.

George Michael noir, alors ? Paul Weller noir ? Mmm... un tantinet, mais non. Sa pop est au moins aussi recherchée que celle de ses compatriotes, mais plus pointue dans le jeu des références et de l'instrumentation. La musique de Blood Orange ratisse large et génère une pop multigenres, multiculturelle, multiraciale, d'un grand raffinement.

Ce à quoi une portion extrêmement minoritaire et extrêmement privilégiée d'Osheaga a eu droit fut l'un des artistes les plus accomplis, les plus intéressants de la pop britannique. Voilà un trésor caché de l'autre côté de l'Atlantique, artiste profondément subtil toujours en quête de la suavité mélodique.

Lui-même multi-instrumentiste, le chanteur est accompagné de quatre musiciens et mise sur un assortiment probant de claviers, basse, batterie, guitare et saxophone, que complètent deux choristes.

Derrière tout ce beau monde, des images de culture afro-américaine produisent un contraste intéressant avec cette magnifique pop afro-brit : courses de bagnoles et de motos pilotées par des Noirs, extrait d'une interview d'Outkast au milieu des années 90, sitcom afro-américain, chanteuses afro-pop de la génération précédente, on en passe.

Vous n'étiez pas au pied de la scène de la Vallée hier ? Vous n'avez plus le choix maintenant ! Vous devez vous procurer les enregistrements de Blood Orange, sous étiquette Domino : Freetown Sound, Palo Alto Score, Cupid Deluxe, Coastal Grooves. Pas piqués des vers, je vous dis.