Connue sous le pseudo Noname, Fatimah Nyeema Warner est née le 18 septembre 1991 dans la région de Chicago. Près de 27 ans plus tard, elle investissait la scène de la Vallée. Vallée moyennement peuplée... Noname était certes moins que plus attendue par le public d'Osheaga.

Saluée par la critique spécialisée et la frange plus sophistiquée du public hip-hop, elle n'a certes pas le profil de la superstar rap, ne mise aucunement sur le look et le sex-appeal. Ses vêtements noirs se confondent avec son abondante crinière, vraiment rien à voir avec les Beyoncé de ce monde.

Noname est une authentique poétesse rap, plus proche de l'art que de la pop culture, et c'est pourquoi nous sommes devant elle en cet après-midi de chaleur extrême.

Elle se présente sur scène avec quartette instrumental et chanteuse. À l'évidence, tous ces accompagnateurs sont des musiciens éduqués, férus de jazz, funk, soul et R & B.

Ce qu'ils servent en toile de fond à la rappeuse n'a que peu à voir avec le hip-hop grand public. Les harmonies sont plus complexes, les beats sont plus complexes, au service de textes plus... complexes.

Noname joue admirablement avec les mots. Sa profondeur poétique se conjugue avec un sens certain du plaisir et de l'humour autodérisoire. Elle aura repris plusieurs titres de Telefone, un des meilleurs albums hip-hop sortis en 2016. Entre autres titres de son cru, on aura reconnu Diddy Pop, Shadow Man, Forever, Freedom (Interlude)... pendant qu'une part congrue de foule se dispersait, en route vers des sonorités plus consensuelles.