À quelques jours de sa performance, samedi, au festival de musique Osheaga, le rappeur new-yorkais Action Bronson crée encore des remous. Une pétition dénonçant certaines de ses chansons au caractère misogyne a été lancée lundi soir pour réclamer son retrait de la programmation.

«Action Bronson glorifie le viol, la violence faite aux femmes et même le féminicide, notamment dans les paroles de sa chanson Consensual Rape et dans son vidéoclip Brunch. (...) Des messages haineux de violence et de misogynie, nous n'en voulons pas dans un festival comme Osheaga», a écrit l'instigatrice de la pétition, Rayane Zahal, dont l'initiative avait récolté un peu plus d'une centaine de signatures, mardi après-midi.

Au printemps dernier, une pétition similaire, qui avait été signée par près de 40 000 personnes, a mené à l'annulation d'un concert gratuit d'Action Bronson au festival North by Northeast, à Toronto. 

La venue du rappeur au parc Jean-Drapeau, où se déroulera le festival Osheaga, ce week-end, a aussi semé la controverse à Montréal. La semaine dernière, dans La Presse, le maire Denis Coderre s'interrogeait sur la pertinence d'avoir un tel artiste en prestation, alors que la présidence du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne, réclamait tout simplement l'annulation du spectacle.

Cette dernière, qui espérait d'ailleurs qu'une pétition semblable à celle initiée à Toronto voit le jour à Montréal, a partagé le lien de la pétition sur son compte Twitter, mardi.

Mais pour Jacques Aubé, vice-président exécutif et chef de l'exploitation d'evenko, l'affaire est désormais classée.

«Je pense qu'on en a pas mal assez parlé de ça», a-t-il répondu la semaine dernière, questionné sur la controverse Action Bronson en entrevue. 

«C'est du contenu artistique et [les chansons dénoncées] ne reflètent pas ses propos personnels. Nous ne sommes pas là pour juger le contenu artistique», avait-il ajouté.