En août 2012, Imagine Dragons s'apprêtait à lancer son premier album officiel, Night Visions. Un an plus tard, le groupe électro-rock de Las Vegas est parmi les six têtes d'affiche principales du festival Osheaga pour son premier spectacle à Montréal, demain soir. Imagine Dragons fait partie de la nouvelle vague de groupes qui connaissent un succès indie-pop sur les ondes radio (The Lumineers, Mumford & Sons, Of Monsters and Men). Le batteur Dan Platzman, un foodie qui adore Montréal, répond à nos questions.

Q: Votre album est au cinquième rang des ventes aux États-Unis pour les six premiers mois de l'année. Vous avez été invités sur les plateaux de télévision les plus prestigieux. Comment faites-vous pour digérer le succès rapide du groupe?

R: J'aime mieux ne pas y penser. On a fait près de 250 spectacles depuis un an. C'est mieux d'être dans notre bulle, sans trop de recul. Nous avons encore plusieurs spectacles au programme au cours des prochains mois (Europe, Asie, Mexique). Nous sommes chanceux de tout ce qui arrive et nous voulons profiter de l'occasion de faire entendre Night Visions partout dans le monde. Il y a des villes importantes, comme Montréal, où nous n'avons pas encore eu la chance de jouer [...]. Moi, j'ai eu la chance de visiter le Québec plusieurs fois. Je suis un foodie et j'ai même mangé du cassoulet et du foie gras du restaurant Au pied de cochon.

Q: Dans quelles circonstances avez-vous confié la réalisation de votre premier album à Alex da Kid, collaborateur de DrDre et d'Eminem (qui a coécrit le tube Love the Way You Lie)?

R: C'est Alex qui nous a sondés. Son parcours hip-hop nous intéressait, car, comme nous, il aime expérimenter avec les percussions. Nous sommes arrivés en studio avec 40 démos [...]. Nous sommes méticuleux et perfectionnistes. Ce n'est pas pour rien que nous avons sorti trois EP sur une période de trois ans avant notre premier album. Nous avons besoin d'expérimenter et de pratiquer avant de montrer quelle est la signature du groupe. Il fallait en arriver à une cohésion dans notre son, car nous avons tous les quatre des influences différentes.

Q: Vous êtes la preuve que le rock dit «indie» se démocratise. Est-ce concret dans la vie de tous les jours du groupe?

R: Notre public est très diversifié. Nous jouons devant des gens qui sont fous de nos chansons. Ils connaissent les paroles de nos chansons par coeur. Notre relation avec le public est importante. C'est même nous quatre qui gérons le compte Twitter du groupe.

Q: Votre chanteur Dan Reynolds ne cache pas qu'il a souffert de dépression et d'anxiété pendant de nombreuses années. Ça va maintenant?

R: La vie de tournée n'est pas toujours facile. Nous nous soutenons beaucoup les uns les autres dans le groupe. Nous sommes une famille [...]. Dan a des démons intérieurs, mais il ne perd jamais le contrôle.

Q: Vous avez étudié au Berklee College of Music. Vous avez écrit de la musique de film et vous êtes à la base un musicien jazz. Nourrissiez-vous l'ambition d'être dans un groupe rock?

R: J'ai beaucoup écouté de musique jazz, classique et d'avant-garde. Je ne pensais jamais être dans un groupe rock, même si j'ai grandi avec le rock et que j'ai fait partie d'un groupe hommage à Daft Punk.

______________________________________________________________________________

Imagine Dragons se produit à 19h, demain soir, sur la scène de la Rivière.