L'animateur et humoriste français Arthur sera à la barre du Gala français qui sera présenté ce soir et demain dans le cadre du Festival Juste pour rire. Il sera entouré de ses compatriotes Jean-Marie Bigard et Élie Sémoun, deux des humoristes préférés des Français, mais aussi de trois Québécois qui sont allés tenter leur chance à Paris : Stéphane Rousseau, Rachid Badouri et Martin Matte.

Le choix d'Arthur comme animateur s'est rapidement imposé à Nicolas Boucher, responsable de la programmation des galas, et à son équipe.

« Vu que le gala sera aussi présenté au Zénith de Paris fin septembre, on cherchait une figure de proue de l'humour français. Le nom d'Arthur est tombé assez rapidement pour l'animation, mais aussi du point de vue de la diffusion du gala sur la chaîne câblée Comédie Plus, dont il est la tête d'affiche avec son émission Ce soir avec Arthur », poursuit-il.

Mis en scène par Serge Postigo, le Gala français promet de mettre à rude épreuve l'animateur, qui sera présenté dès le numéro d'ouverture par Stéphane Rousseau, Rachid Badouri et Martin Matte.

« Il se peut qu'Arthur se fasse un peu écorcher, précise le responsable de la programmation. Mais il y aura aussi des artistes de la bande à Arthur, Amelle, Noom et Claudia, qui sont chroniqueurs à son talk-show. Serge Postigo a une vision théâtrale et rythmée de la chose. On a aussi tourné des fictions avec plusieurs artistes qui vont saupoudrer le gala. Rachid revient avec un de ses personnages pour un numéro avec Arthur et Nabila Ben Youssef fait aussi un numéro avec lui. Stéphane Rousseau fait un numéro de son spectacle. »

Jean-Marc Parent sera également de la partie au gala de dimanche soir, à la demande d'Arthur lui-même. « Il y a toujours eu quelques Québécois dans ce gala. Mais il s'agit habituellement de jeunes Québécois qu'on met sur le Gala français. Cette année, on a l'avantage d'avoir des stars québécoises parce que c'est une belle porte d'entrée pour eux en France », précise Nicolas Boucher.

Un Québécois à Paris

Martin Matte, qui donnera notamment une leçon de charisme à Arthur, partira en rodage à Paris en octobre. Puis il jouera à la Gaîté Montparnasse pendant trois mois, une scène sur laquelle se sont produits Véronic DiCaire et Arthur avant lui. Il y présentera un amalgame de ses deux spectacles, Histoires vraies et Condamné à l'excellence, quelque peu adaptés au public français.

« Ça demande beaucoup de reformulation de phrases. J'ai fait passer mes textes au peigne fin par des auteurs français. Je les ai rencontrés à Paris et je leur ai donné des DVD de mes shows et mes textes. Gad Elmaleh me donne aussi un coup de main. Je veux rester le plus fidèle possible à ce que je fais ici. Il y a des choses que je ne changerai jamais, comme « ma blonde » ; je ne me vois pas dire « ma femme » ou « ma copine », ce ne serait pas naturel. Je l'explique et ça donne une saveur québécoise », dit l'humoriste.

« C'est hallucinant, il y a plein de choses auxquelles je n'aurais jamais pensé, poursuit Martin Matte. "Veux, veux pas", ils ne savent pas ce que c'est ; chez eux, c'est "que tu le veuilles ou non". Il y a aussi des choses comme : "J'ai pas le goût de faire du vélo." "Quoi, le vélo a un goût ?" me disent-ils. Ça ne demande pas de réécriture, mais, pour moi qui l'ai joué 300 fois de l'autre façon, ça fait une grosse différence. Ça demande beaucoup de répétition et de concentration. J'avais peur que ça sonne trop français, mais Mario Jean, qui était dans la salle quand j'ai participé à Carte blanche à Jamel Debbouze au Grand Rex, m'a dit : "Tu n'as absolument rien changé." J'étais content parce que je change à peine la manière dont je parle et, pour le moment, ça marche et ça rit aux mêmes places. »

L'humoriste québécois compte partir à la conquête du public français une étape à la fois, même s'il ne cache pas son envie de s'installer à Paris pour quelques années si tout fonctionne bien.

« Lors de mon passage à Paris il y a quelques mois, je suis monté sur scène et c'était la première fois en 15 ans que je jouais sans être connu des spectateurs. Tu sens une sorte d'indifférence dans le regard des gens ; ce n'est pas dramatique, mais c'est un défi à la fois énorme et insécurisant. Recommencer à zéro dans une grosse ville comme Paris, où il y a 500 spectacles par soir, c'est pas évident. Je n'ai même pas vécu ça à mes débuts ici, et là, je vais faire des spectacles dans des salles de 75 places où ils ne savent même pas si ça va être plein ! », conclut-il.

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Le Gala français, ce soir et demain à la salle Wilfrid-Pelletier.