Le Circus Awesomeus qu'a animé Neil Patrick Harris, hier, n'était pas à la hauteur des attentes créées par sa venue tant attendue à Montréal. Malgré certains passages rigolos, c'est son animation, inégale, qui a surtout surpris et déçu par moments.

Le public qui était présent à la salle Wilfrid-Pelletier pour ce premier gala de clôture a tout de même semblé apprécier le spectacle, offrant à l'animateur deux longues ovations, l'une au début et l'autre à la fin.

Mais le spectacle n'a pas été à la hauteur de cet accueil. Le numéro d'ouverture a d'abord été décevant. Malgré quelques bonnes répliques, où Harris comparait Montréal avec les États-Unis, ses tours de magie étaient somme toute ordinaires.

Voilà peut-être la constante du spectacle. Si le cirque devait être «incroyable», selon son titre même, les numéros de magie étaient assez banals.

Rien de neuf

Dans son numéro, l'illusionniste Ed Alonzo - un ami personnel de Neil Patrick Harris - a offert une longue performance correcte, mais sans plus. Il faut dire que le tour où il enfonce un long objet dans sa gorge sans s'étouffer a été fait de nombreuses fois par le passé.

Même déception du côté de Beardyman, un homme-orchestre qui fait lui-même, avec sa voix, tous les instruments d'un groupe de musique. Sa performance était remarquable, mais un peu longue, sans revirement spectaculaire. L'acrobate québécois Hugo Desmarais était pour sa part impressionnant avec ses figures réalisées sans harnais, en hauteur. Même chose pour Neil Patrick Harris, qui l'a accompagné pour quelques figures, à la fin, au grand plaisir du public.

Côté humour, l'humoriste de petite taille Brad Williams (il mesure environ quatre pieds, a-t-il confirmé au public) est celui qui a offert le meilleur numéro, hier. Cinglant et drôle à souhait par rapport à sa taille, il a provoqué de nombreux rires bien sentis et a reçu une ovation dès que son numéro s'est terminé.

À la fin du gala, l'humoriste Bridget Everett a surpris le public par son côté vulgaire et assumé. Dans son numéro, elle a chanté une chanson concernant son vagin, se rebaptisant pour l'occasion big fucking pussy, ou en français, «esti de grosse chatte».

Le public, à qui elle demandait de répéter ses paroles, n'était pas très réceptif... C'est peut-être cette gêne et ce malaise généralisé dans la salle Wilfrid-Pelletier qui étaient l'élément le plus drôle du numéro. «Bridget Everett, disponible pour les fêtes d'enfants», a ironisé Neil Patrick Harris lorsqu'elle est sortie de scène.

En entrevue avec La Presse, hier matin, Neil Patrick Harris a dit que le spectacle évoluerait et s'ajusterait tout au long des quatre représentations. Tout le potentiel est là, mais l'animateur devrait d'abord revoir ses enchaînements, qui étaient parsemés de plusieurs silences, hier.

___________________________________________________________________________

Circus Awesomeus est encore à l'affiche pour deux dernières représentations, ce soir, à 19h et 21h45, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.