Nez d'or Découverte du Grand rire de Québec en juin, puis vainqueur du Concours de la relève de l'humour à Val d'Or la semaine dernière, l'humoriste Olivier Martineau a le vent dans les voiles. Malheureusement, il n'en avait pas assez, mardi soir, pour rafraîchir la salle paroissiale de l'église Saint-Jean-l'Évangéliste, où il présentait son spectacle Du coq à l'âne dans une chaleur étouffante.

Dans cette salle de «l'église au toit rouge» du centre-ville de Montréal, les fenêtres étaient fermées. Aucune aération en plein mois de juillet. Il suffirait d'ajouter deux ventilateurs sur les pianos près des fenêtres et on se sentirait déjà mieux. Zoofest prévoit fournir «des éventails»...

Dommage, car cet inconfort gâche en partie le plaisir de voir Olivier Martineau raconter ses histoires abracadabrantes. D'autant que son animation survoltée et son débit incroyable - un déluge de mots presque hurlés - donnent déjà un peu le tournis! Et si vous ne riez pas, il vous envoie un jet d'eau avec sa petite bouteille mauve!

Pendant plus d'une heure, l'humoriste a fait rire l'assemblée de bon coeur, l'assénant de blagues et interagissant avec les spectateurs et... le photographe de La Presse! En le voyant prendre des photos derrière une colonne, il lui a lancé: «Ça me stresse! Je dois de l'argent à tout le monde, je croyais que c'était un sniper

L'humoriste ne fait pas toujours mouche, mais fait souvent sourire. «Quand t'es rendu à prendre ta douche en gougounes, c'est que c'est sale chez toi!» Parfois, on apprécie son sens du jeu de mots: «Le chat dans la rue, il avait trouvé un trésor: il faisait Ouah! Ouah!» Ou bien: «Les gens me disent d'aller au centre-ville en autobus! Ça va pas, non? C'est déjà difficile d'y parquer mon truck, alors un autobus...»

Parfois, il nous fait penser à Jean-Thomas Jobin: «Un aquarium, c'est un objet que tu nourris, comme un grilled cheese dans un sapin de Noël.»

Olivier Martineau écrit bien. Il a des idées judicieuses et une belle façon de dire les choses, mais il crie un peu trop. Un peu comme François Bellefeuille à ses débuts. Ce dernier a fini par moduler le niveau d'expression de ses cordes vocales, et on peut mieux apprécier son personnage hystérique qui critique tout.

Olivier Martineau devra lui aussi baisser d'un ton ou... ajuster l'amplitude du micro à la taille de la salle. Moins désorganisé que l'an dernier, il est devenu un excellent conteur de blagues, et son jeu avec une guitare à la main est très réussi. Un peu moins criées, les blagues seront aussi bonnes, moins agressantes pour l'oreille, et on comprendra tous les punchs. Ce qui n'était pas toujours le cas mardi.

«Bon, on va faire une dernière chanson parce que là, j'suis en train de fondre!», a lancé Olivier Martineau à l'issue de ce show... chaud.

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Olivier Martineau dans Du coq à l'âne Jusqu'au 27 juillet, à 22h15 Hall de l'église au toit rouge.