À la barre de leur tout premier gala Juste pour rire, Cathy Gauthier, Philippe Laprise et Dominic Paquet ont choisi, à la mi-trentaine, de célébrer leur immaturité aux côtés des Denis Drolet, Marc Dupré, Jean-François Mercier, Ben&Jarrod, Dominic et Martin, Simon Gouache, Sylvie Tourigny, Les Nanas Coustiques, Vincent C et Sylvain Larocque. Pour l'occasion, Emmanuel Bilodeau fera également ses premiers pas en tant que metteur en scène de gala.

«Avec tout ce qui se passe au Québec en ce moment, on se rend compte qu'on n'est pas les seuls à être immatures. Mais on veut aussi souligner que c'est important de ne pas toujours se prendre au sérieux», précise Philipe Laprise qui promet un clin d'oeil aux manifestations étudiantes. Le trio d'animateurs a répondu à notre questionnaire «Premières fois».

Vous rappelez-vous la première fois que vous êtes monté sur scène?

Cathy Gauthier : C'était en troisième secondaire dans le cadre d'un examen de fin d'année en art dramatique. Ça avait super bien marché; j'avais fait un numéro d'humour sur ma mère qui est une source intarissable de jokes. C'est là que j'ai eu la piqûre pour la scène.

Dominic Paquet : C'était le 11 décembre 1997 au Club Soda pour le premier spectacle de l'année de l'École de l'humour. C'est la fois où j'ai été le plus stressé de ma vie pour un spectacle, même plus que pour mon premier gala Juste pour rire.

Philippe Laprise : Moi, c'était de l'impro en 1991. Mon premier match, je faisais un gars qui mangeait le bras d'une fille. J'avais eu la première étoile, alors je m'en souviens au boutte!

Quel a été votre premier «flop»?

Cathy Gauthier : J'ai «cassé» un numéro au Grand rire de Québec qui parlait du féminisme. Je ne l'avais jamais testé devant personne et ça manquait de gags, je te dirais!

Dominic Paquet : C'était dans le cadre de la tournée de l'École de l'humour, dans un aréna à Matagami. C'était un beach party et, tout le long du spectacle, les gens nous criaient des insultes. Tellement qu'après le deuxième humoriste, on a décidé de jouer à celui qui ferait le plus beau salut après sa performance, comme si nous étions à la Place des Arts.

Philippe Laprise : On faisait les bars après la sortie de l'École et je faisais un quatrième mur avec un scab qui arrivait devant un piquet de grève au Saguenay. Personne n'a ri et c'est le moment où j'ai réalisé que les quatrièmes murs, c'est de la marde!

Vous rappelez-vous votre première ovation debout?

Cathy Gauthier : Je n'ai jamais vraiment eu de gros standing ovation à Juste pour rire, mais ça m'est arrivé au Grand rire après mon numéro de la petite madame. Sinon, il y en a trois ou quatre qui se lèvent pour un standing de pitié (rires).

Dominic Paquet : Au St-Denis, dans le cadre de Juste pour rire en 2008, pour mon numéro sur Ikea.

Philippe Laprise : Cette année, j'ai fait L'humour aveugle au St-Denis et j'ai eu un vrai standing.

Quel est le premier humoriste que vous avez vu sur scène et celui qui vous a le plus marqué?

Cathy Gauthier : François Massicotte. Il était venu à ma polyvalente et ça coûtait 10$, mais celui où j'ai le plus tripé, c'est Tolérance zéro de Maxim Martin. C'est le premier show que j'ai vu à Montréal.

Dominic Paquet : Broue a été mon premier show. Mais c'est le spectacle de Maxim Martin qui m'a le plus marqué.

Philippe Laprise : Michel Courtemanche m'a le plus marqué. Je serais même capable de faire quelques-uns de ses numéros tellement je les ai écoutés.

Et votre première joke?

Cathy Gauthier : En deuxième année, il y avait un gars qui venait d'arriver et qui s'appelait Marc. Il n'était pas beau, alors je lui ai dit: «Ta mère t'a appelé Marc parce qu'elle n'était pas capable d'écrire «Ark».» J'ai toujours eu un humour assez cinglant.

Dominic Paquet : La première fois que je me suis rendu compte que je faisais rire quelqu'un, c'était ma mère. J'avais 7 ans et on dînait. Ma mère était crampée, mais je ne me souviens plus de ce que je lui avais dit.

Philippe Laprise : Quand j'ai fait le chemin de croix à l'église, à 8 ans. Je faisais Jésus et j'étais gros! Je faisais mon premier gag sans même le savoir.