Les passants qui déambulaient au centre-ville de Montréal en fin d'après-midi ont vu double, parfois même triple ou quadruple. Pour une 14e année, jumeaux, triplés et quadruplés s'étaient donné rendez-vous pour participer à la Journée des jumeaux présentée dans le cadre du 29e Festival Juste pour Rire.

Avec le déménagement du festival au Quartier des spectacles, le traditionnel défilé est lui aussi passé à l'ouest. Les participants ont d'abord emprunté le boulevard de Maisonneuve, entre les rues De Bleury et Union, pour ensuite revenir sur la Place des festivals par la rue Sainte-Catherine. Près d'un millier de jumeaux et jumelles identiques , dont 11 groupes de triplets et trois groupes de quadruplés, ont enfilé leurs habits de mariés pour prendre part à l'événement qui se déroulait cette année sous le thème du mariage.

«On est ici pour renouveler nos voeux!, a lancé Huguette Houle qui était présente pour la première fois au défilé en compagnie de sa soeur jumelle. C'est notre journée à nous deux.»

Entourés de fanfares et de calèches, les jumeaux et jumelles ont salué les nombreux curieux massés sur les trottoirs. «Ici, on se sent normal, a confié Valérie Lafortune, une mère de triplettes de quatre ans, venue de Gatineau pour prendre part à la fête. Ça suscite beaucoup de questions de la part des gens. Je les comprends. Il n'y a pas des triplés à tous les coins de rue.»

Grandes, blondes et souriantes, Valérie et Élisabeth Normand, deux jumelles d'Ottawa, ont attiré les regards alors que les membres de la gent masculine se bousculaient pour se faire photographier à leurs côtés. «Aujourd'hui, c'est la seule journée où on donne droit aux photos!», a déclaré Valérie. «On participe depuis quelques années, a indiqué Élisabeth. C'est l'occasion de passer une journée entre soeurs et de s'habiller pareil une fois par année.»

Guy et Yves Blanchette font partie des habitués du défilé. Ces jumeaux âgés de 50 ans y participaient aujourd'hui pour une 11e année. Visiblement complices - l'un complète sans arrêt les phrases de l'autre- , les deux hommes ont une foule d'anecdotes à raconter. Il y a quelques années, alors que l'un a reçu un coup au poumon, l'autre a soudainement manqué de souffle. «Un se blesse, l'autre a mal. C'est comme surréaliste», a constaté Yves... ou peut-être était-ce Guy.