La soirée a pris une tournure théâtrale avec l'arrivée du grand Marilyn Manson. Le visage éternellement blanc, un faux bandeau rouge dessiné sur les yeux, la controversée icône gothique a l'allure androgyne a vite enflammé la foule conquise d'avance à en juger par le nombre de ses émules costumés sur le site.

Une présence scénique minimaliste et étonnamment classique pour ce personnage excentrique et sa troupe, qui ont ouvert le bal avec quelques pièces de son nouvel et dixième opus, Born Villain. Le chanteur, dont le dernier passage en ville remontait à 2009, a semblé avoir trouvé son rythme lors de son interprétation efficace de Mobscene.

Agrippé à un bouquet de ballons noirs, vêtu d'un costume scintillant, Marilyn Manson a pris une tangente burlesque, pendant que son guitariste gigotait en retrait comme un pantin désarticulé. Sa version dopée à la testostérone du succès Personal Jesus a aussi été un moment fort.

Mais les gens attendaient bien évidemment sa reprise de Sweet Dreams, qui a véritablement propulsé le chanteur dans les années 90. Ce dernier hurlait les couplets en se tortillant comme un possédé, improvisant quelques envolées lyriques détonnant de sa version originale. La foule était sans surprise en délire.

Après une courte pause, Manson est réapparu avec de nouveaux barbouillages, cette fois dans le rôle d'un prédicateur satanique derrière un lutrin pour Antichrist Superstar. Le chanteur multipliait les mimiques disjonctées tout en massacrant copieusement sa bible.

Manson a de nouveau disparu derrière la scène pour réapparaitre dans un nuage de fumée sur les riffs accrocheurs de son vieux succès Beautiful People.

Même si la prestation de Manson aura duré moins d'une heure et n'a pas fait place à beaucoup de moments émotifs ou improvisés, la foule n'en demandait pas plus.