Le grand retour de System of a Down a été marqué par une enfilade de succès ce soir au parc Jean-Drapeau, en marge de la quatrième édition du festival Heavy Montréal.

Cinq ans presque jour pour jour se sont écoulés depuis la pause crève-coeur annoncée par le groupe américain. Plusieurs membres de la formation ont ensuite vécu diverses errances solos, avant de se réunir à nouveau l'an dernier. Ça faisait donc un bail que le public montréalais n'avait pas vu Serj Tankian et sa bande à l'oeuvre.

L'avantage de cette pause, pour le public, est sans doute d'avoir eu droit à une sorte de greatest hits, puisque le groupe n'a rien pondu de nouveau depuis plusieurs années.

Sans parler de nostalgie, le tout a débuté en force avec Prison song de l'album Toxicity,  deuxième opus du groupe. Ce dernier a tout de suite enchainé avec B.Y.O.B, où l'on a vu un Serj Tanjian, en grande forme, se trémousser avec une bonne dose d'ironie et de mimiques.

Le parterre était rempli à craquer et les fans devaient jouer du coude pour se frayer un chemin vers la scène. Sans même s'adresser à la foule, le groupe a poursuivi avec les succès Needles, Hypnotise (avec un ajout de percussions) et Psycho, des pièces rapides, exécutées sans interruption. Le public -et le groupe- a soufflé un brin lorsque le guitariste Daron Malakian a interprété la ballade à saveur mélancolique Lonely day, rare intermède dans une soirée où le groupe voulait en mettre visiblement plein la vue. Malakian s'est d'ailleurs une fois encore illustré devant le micro, démontrant du coup que SOAD n'est plus un groupe à une seule voix.

Le train s'est aussitôt remis en marche avec Bounce, Lost in Hollywood et Forest (incluant un couplet improvisé pour la reconnaissance du génocide arménien), avant d'achever un public déjà gagné avec l'atmosphérique Aerials.

Le spectacle s'est terminé sur les classiques Suite pee, Toxicity et Sugar. Sans rappel, fidèle à l'habitude du groupe.

En somme, une succession de succès du début à la fin.

On pourrait toutefois reprocher au groupe de n'avoir pas dit un mot aux milliers de fans qui les attendaient de pied ferme depuis un bon moment, de n'avoir en aucun moment personnalisé le concert au public montréalais.

D'un autre côté, on ne pourra accuser le groupe d'être racoleur.

Et, de toute évidence, les milliers de fans comblés préféraient reprendre le temps perdu.