Dès l'été prochain, le Festival TransAmériques (FTA) aura un nouveau maître à bord. Martin Faucher consolidera et fera évoluer ce festival que Marie-Hélène Falcon dirige depuis ses débuts.

C'est le metteur en scène Martin Faucher qui succédera à Marie-Hélène Falcon à la barre du plus important festival de création contemporaine en arts de la scène au pays. En entrevue à La Presse, le nouveau codirecteur général et directeur artistique du Festival TransAmériques a affirmé qu'il héritait d'un festival «en très bonne santé artistique et soutenu par une équipe solide».

Quel sera son principal défi? «Faire grandir le FTA tout en conservant l'esprit et la vision de [Marie-Hélène] Falcon», dit-il. Une femme qu'il connaît très bien, puisqu'il collabore avec elle depuis huit ans à titre de conseiller artistique.

Dans un communiqué, la présidente du conseil d'administration du FTA, Paule Leduc, se réjouit de cette nomination. «Sa connaissance intime du Festival et de son fonctionnement, sa fréquentation assidue des événements internationaux et son réseau de contacts en faisaient le candidat idéal pour relayer Marie-Hélène Falcon.»

M. Faucher a été retenu parmi 33 candidats, dont la moitié étaient européens.

Selon M. Faucher, le Festival a un plus grand rayonnement depuis qu'il est devenu annuel, en 2007. «Notre public est très diversifié, dit-il. Des jeunes et moins jeunes, des francophones et des anglophones. Néanmoins, nos spectateurs ont des points communs: la curiosité, le goût de l'aventure et de la découverte. On ne vient pas au FTA pour se reposer! On veut être étonné, dérangé, touché.»

Le retour du théâtre engagé

À l'affût de la création contemporaine internationale, le metteur en scène voit éclore une tendance chez les jeunes créateurs depuis une dizaine d'années.

«On assiste à l'émergence d'un théâtre documentaire, d'une forme artistique engagée, politique. Les [jeunes] artistes de la scène remettent en question notre mode de vie, avec ses inégalités sociales et économiques, la corruption de nos élites. Ils font partie d'une génération qui n'a pas eu de cadeaux. Ils créent dans l'urgence avec des conditions matérielles plus que modestes. Leur parole est spontanée, généreuse, tout comme leur rapport au théâtre et au public.»

Côté financier, le directeur souhaite augmenter le budget de fonctionnement du FTA (autour de 3 millions de dollars) afin de maintenir une programmation de calibre international, incluant des spectacles d'envergure, événementiels, tant sur la scène que dans la rue.

Son directorat va respecter l'équilibre (moitié-moitié) entre les spectacles étrangers et québécois. Il tient aussi à conserver le rôle de coproducteur du FTA, pour soutenir la création d'ici et proposer des spectacles inédits.

Martin Faucher entre officiellement en poste le 17 juin, au terme du 8e FTA (du 22 mai au 7 juin). Il va alors nommer un nouveau conseiller artistique et s'atteler à compléter la programmation de la mouture 2015.

Toutefois, le créateur de 51 ans ne renonce pas à la mise en scène.

«Je trouve important de continuer ma démarche d'artiste, de rester connecté avec la pratique, la recherche, conclut-il. Après ma première édition, j'espère réaliser une mise en scène par année, en dehors du FTA.»