Une île, une ville... une Compagnie créole! C'était quasi les tropiques, sur l'Île de Montréal: il faisait chaud et la Compagnie créole attirait, sur la place des Festivals, la plus importante foule depuis le début des 22e FrancoFolies de Montréal. Même la ruelle Balmoral et les autres rues autour débordaient de monde qui dansait en chantant «ohé ohé»!

Dès 20h, des tas de gens de tout âge et de toute origine, en famille, en couple et en groupe, se pressaient sur la Place pour entendre le mythique groupe des Caraïbes. À 21h, quand a débuté le spectacle, c'était donc un océan humain qui s'est mis à tanguer quand ont retenti quelques mesures de Ça fait rire les oiseaux (que le groupe a chanté au complet à la fin de la soirée, au grand bonheur de tout le monde) avant d'enchaîner avec Cadeau du ciel. Du coup, une vague de cellulaires s'est levée pour filmer le spectacle! Et des centaines de petits enfants se sont mis à danser sur les épaules de leurs parents.

Depuis 30 ans, la formation a fait danser toute la planète -après tout, ces musiciens sont les Abba de la génération- on a même croisé Louis-Jean Cormier de Karkwa sur les lieux et on a lancé au Québec il y a quelques jours le disque-hommage à la Compagnie créole, enregistré par de jeunes artistes et groupes québécois de rock indépendant (Radio Radio, Yann Perreau Misteur Valaire, Arianne Moffatt, etc.) sous le titre Les machines à danser.

Accompagné de quatre musiciens supplémentaires, la «vraie» Compagnie créole a fait danser et chanter, mais n'a pas hésité, dans la première moitié de la représentation, à interpréter des instrumentales et à chanter des morceaux plus tranquilles, comme Santa Maria de Guadeloupe, prière des marins à la Vierge, ou Deo, morceau popularisé par Harry Belafonte pour chanter la misère des esclaves dans les champs de canne.

Mais manifestement, c'était pour se faire aller le bassin et chanter en choeur que la foule s'était massée sur la place des Festivals. Aussi la fête a-t-elle vraiment pris son envol à partir de la seconde partie, qui comprenait La biguine party un super chaloupant pot-pourri d'airs de carnaval (Le bal masqué, Mardi gras, etc., avec tout le groupe déguisé!), cet hymne qu'est C'est bon pour le moral et autres Machine à danser se sont enchaînées. La palme de la participation collective revient toutefois à Ça fait rire les oiseaux, chantée fort par absolument tous les spectateurs. La Compagnie créole a fait très fort aussi en reprenant Travailler, c'est trop dur, en version «sauce créole». Tout le monde a zouké, zouké et dansé collé collé! Disons que les ventes de liquide de toutes sortes ont connu un sommet sur le site des Francos.

Bref, une soirée on ne peut plus transgénérationnelle, transculturelle, chaleureuse, souriante, faite pour célébrer les joies de vivre dans une île, y compris une île du Nord située sur le Saint-Laurent!