Comme prévu, Thundercat nous a servi un spectacle relativement similaire à ceux présentés à Montréal au cours des dernières années, dont certains en première partie de Flying Lotus.

À la différence que... son art se destinait hier au grand public jazz venu entendre Herbie Hancock à la Wilfrid, devant lequel il devait faire la démonstration de sa virtuosité. Ce qu'il a fait, bien entendu : une acrobatie n'attendait pas l'autre, tornades de quadruples croches et polyrythmes endiablés, orgie de gammes déclinées à 200 à l'heure.

Comme prévu, le superbassiste et contre-ténor offre un mélange de chants soul jazz qu'il complète avec des ponts de complexité technique et de haute vélocité. Vocalement, il descend de Michael McDonald, de George Duke ou même de Gino Vannelli, comme il l'a souligné hier à la Wilfrid.

Qui plus est, il peut compter sur le soutien rythmique d'un batteur mirobolant en la personne de Justin Brown, qui sait d'ailleurs varier le tir lorsqu'il se trouve chez Vijay Iyer ou chez John Escreet. Thundercat peut également s'appuyer sur Dennis Hamm, un claviériste typique du prog jazz fusion qui lui déroule la moquette harmonique nécessaire à un exercice de ce type.

Gage de succès et d'accessibilité, le leader de ce power trio s'en tient à la forme chanson au sein de laquelle il s'éclate avec ses collègues. Thundercat écrit donc des chansons pop entrelardées de jazz et de prouesses techniques. Bien évidemment, ses accointances avec la tribu de Kendrick Lamar lui confèrent un statut de star. Star pour les jeunes auditoires venus du hip-hop, qui découvrent ces formes éprouvées, et star pour les plus âgés qui n'ont pas décroché des années 70-80.

Formule gagnante...