Certains des jeunes artistes les plus intéressants de la scène jazz seront dans la métropole dans les prochains jours.

Moon Hooch

Moon Hooch est au jazz nouveau ce que The Black Keys sont au blues rock: instrumentation minimale, expression maximale. Rugosité, rythmes lourds, lâcher-prise, propension à la danse et à la fête, grosse charge affective. Deux saxophones et/ou clarinettes (Mike Wilbur et Wenzl McGowen), une batterie (James Muschler) et quelques compléments électroniques résument cette équation explosive. Ces trois bombes se sont connues à la New School de New York et ont mis au point leur langage de feu en jouant dans des endroits publics ou dans le métro. Leur premier album sans titre a été lancé en 2013, deux autres sont parus depuis: This Is Cave Music et le tout récent Red Sky.

À L'Astral le 30 juin, 21 h.

Takuya Kuroda

Originaire du Japon, le trompettiste trentenaire Takuya Kuroda est venu parfaire sa formation au Berklee College of Music. Son séjour à Boston a été bref: quelques semaines plus tard, il s'est installé à New York, où il s'est inscrit à la New School For Jazz and Contemporary Music. Au terme de ses études, il a pris tous les engagements possibles pour enfin réaliser que personne d'autre ne pourrait le propulser hors de ces boulots alimentaires. Il a entrepris d'autoproduire trois enregistrements en tant que leader, tout en amorçant une collaboration remarquée avec le chanteur soul-jazz José James. Il a alors été repêché par Blue Note pour enregistrer Rising Son, album jazzy groove dont le titre évoque la filiation à son pays natal.

À L'Astral le 1er juillet, 21 h.

Terrace Martin

Ce multi-instrumentiste (saxo, claviers) et réalisateur californien est sans contredit l'un des beatmakers jazzy les plus doués du hip-hop actuel. Ami de longue date de Kamasi Washington, Terrace Martin est un trait d'union entre les jazzmen de sa tribu et le meilleur hip hop de Los Angeles, à commencer par celui de Kendrick Lamar avec qui il a collaboré pour l'album To Pimp A Butterfly. La musique de ce multi-instrumentiste rappelle les enregistrements jazzy-groove-soul-funk du label CTI, époque Idris Muhammad et Grover Washington Jr, à la différence que les greffes de cultures électro et hip-hop y relancent bellement cette proposition.

Au Club Soda le 1er juillet, 22 h.

Cory Henry

Natif de Brooklyn, Cory Henry est devenu une sensation des claviers dès la petite enfance. À l'âge de 6 ans, il se produisait au mythique Apollo Theatre, rampe de lancement de la musique afro-américaine. Il a été associé au renouveau gospel, mais aussi au hip-hop et au jazz. Il a partagé la scène avec des artistes réputés, de Puff Daddy à Kirk Franklin en passant par Bruce Springsteen, Michael McDonald et The Roots. Pianiste et claviériste, il est surtout connu pour son jeu très spécial à l'orgue Hammond B3 et sa participation au supergroupe Snarky Puppy depuis 2012. À titre de leader, ce jeune maître du groove a lancé deux albums jazzy funk teintés de hip-hop et de gospel: First Steps et The Revival.

Au Gesù le 3 juillet, 22 h 30.

The Comet Is Coming

Voilà une des créatures les plus singulières à surgir de la scène londonienne. Jazz, électro, rock psychédélique et afro-funk sont les références de ce power trio nouveau genre, enclin à la science-fiction, à l'afrofuturisme et à la culture des films de série B. La théâtralité de ses protagonistes a conduit ces derniers à adopter des pseudonymes évocateurs : Danalogue The Conqueror (claviers et synthétiseurs), Betamax Killer (batterie), King Shabaka (saxophones). On peut ici parler d'une automythification rigolote, d'autant plus contagieuse qu'elle évoque un imaginaire foisonnant tout en proposant une pop instrumentale de création en phase avec la période actuelle.

Au Gesù le 4 juillet, 22 h 30.

Photo fournie par Spectra

Cory Henry