Katie Melua présente demain à Montréal le seul spectacle en sol nord-américain de sa tournée acoustique et épurée, The Simplified Tour, qui s'arrêtera paradoxalement dans la grande salle Wilfrid-Pelletier. La voix des tubes folk-pop The Closest Thing To Crazy et Nine Million Bicycles répond à nos questions.

En 2008, vous avez participé à un spectacle-hommage à Leonard Cohen. Le spectacle que vous présentez demain est le seul de votre calendrier en Amérique du Nord. Pourquoi ce lien si fort avec le Festival de jazz?

C'est mon festival préféré au monde. J'y ai vécu les plus belles expériences. Après mes spectacles, André Ménard [directeur artistique du festival] m'amène voir des spectacles extraordinaires. Il est un hôte fabuleux.

Quel spectacle allez-vous présenter cette année ?

La tournée acoustique que je viens de faire en Europe. C'est le spectacle qui a le plus changé ma vie. J'avais sous-estimé à quel point c'est effrayant d'interpréter ses chansons dans leur plus simple appareil. J'ai deux musiciens fabuleux à mes côtés [Mark Edwards aux claviers et Rory McFarlane à la basse]. Cette formule permet vraiment de pénétrer dans l'univers des textes. Il y a tellement d'espace que cela amène les chansons ailleurs dans l'émotion. Je trouve que c'est parfois paresseux de la part des musiciens de faire de nouvelles versions. Il vaut mieux aller plus en profondeur dans les chansons et en secouer les racines.

Parlez-nous du réalisateur Mike Batt, qui a découvert votre talent et qui vous accompagne depuis six albums.

Nous travaillons ensemble depuis que j'ai 18 ans. Nous trouvons toujours la façon d'essayer de nouveaux trucs. Mais quand j'expérimente trop, ce n'est pas aussi bon que ce que je fais habituellement. Je crois qu'il vaut mieux approfondir ce qui nous définit.

Vous êtes née en Géorgie, dans l'ex-URSS. Votre dernier album s'intitule Ketevan, votre prénom géorgien de naissance. Vous sentez-vous interpellée par l'actualité en Russie?

J'étais en Géorgie hier. Mon coeur y est toujours. J'ai fait un spectacle à Moscou il y a quelques mois. On m'a demandé si je l'annulerais à cause de tout ce qui se passe en Ukraine. J'ai répondu par la négative. D'abord parce que je ne peux faire de jugement politique, je ne suis pas une experte, mais surtout parce que je monte sur scène pour les gens. Quand j'ai grandi en Géorgie, j'aurais été déçue qu'un artiste que j'aime annule son spectacle.

À la salle Wilfrid-Pelletier vendredi soir, à 19 h 30.