Depuis les années 80, ce saxophoniste (alto), compositeur et improvisateur américain a été d'abord associé aux forces émergentes du jazz contemporain, pour ensuite prendre les voies parallèles qu'empruntent tant de jazzmen associés à cette mouvance.

Parfois, le temps finit par arranger les choses : Tim Berne s'est construit un public assez fidèle pour lui permettre une trajectoire autonome.

En 2012, la sortie de l'album Snakeoil (ECM) avait généré assez d'intérêt pour qu'on refuse du monde à la Casa del Popolo. Ce fut d'ailleurs un concert des plus vivifiants. Vendredi au Gesù, autre bal à l'huile de serpent ?  L'indice d'octane du fluide (en rien un remède de charlatan!) m'y a semblé moins élevé. Quoiqu'intéressant et comportant des pièces inédites du prochain album (prévu en octobre) ainsi qu'une relecture de Paul Motian au rappel, ce fut moins dense, moins explosif, moins prenant.

Le pianiste Matt Mitchell n'est pas sorti des paramètres connus d'un langage contemporain qu'il maîtrise à souhait. Le batteur et percussionniste Ches Smith ne s'est pas non plus défoncé à l'ouvrage. Les anches (le clarinettiste Oscar Noriega complète le discours de Tim Berne) ont fait leur travail sans la force de frappe nécessaire aux grandes soirées.

Lorsque tout baigne, la dimension conceptuelle d'une telle approche prend tout son sens. Sinon...