Forte de ses succès à Montréal, l'Équipe Spectra est courtisée pour faire revivre le Festival de jazz de New York.

Le célèbre organisateur de festivals George Wein discute de la possibilité de coproduire le festival new-yorkais avec Spectra. Figure légendaire du jazz, M. Wein a fondé le Festival de jazz de Newport - où Bob Dylan s'est fait huer avec sa guitare électrique en 1965 - et a organisé le JVC Jazz Festival à New York jusqu'en 2008. Après une pause d'un an, il a de nouveau tenté sa chance à New York avec le CareFusion Jazz Festival. Il ne présente pas de festival dans la Grosse Pomme cet été non plus. Trois festivals de jazz de moindre envergure remplacent son événement.

«Ça mérite réflexion, dit Alain Simard, PDG de l'Équipe Spectra et président-fondateur du Festival international de Jazz de Montréal (FIJM). George Wein a 85 ans, il a arrêté parce qu'il n'avait pas d'argent et il connaît tout le monde à New York. À Montréal, nous avons une formule unique au monde. On ne pourrait jamais faire la même chose à New York. Va donc fermer la 5e Avenue pendant 10 jours et laisser les gens se promener une bière à la main!»

Spectra ne compte plus les propositions reçues de l'étranger au fil des ans. Outre New York, les villes de Johannesburg, en Afrique du Sud, Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis et Tokyo, au Japon, l'ont approchée récemment. Jusqu'ici, Alain Simard et ses associés ont toujours résisté au chant des sirènes de l'étranger. «Nous avons toujours été réticents à créer de la concurrence à Montréal, dit Alain Simard. On n'a pas dit qu'on ne le ferait jamais, mais la formule du FIJM peut difficilement se transposer ailleurs. Son succès est beaucoup à cause des Montréalais.»

L'entreprise montréalaise a notamment eu des discussions plus poussées pour organiser un festival de jazz à Boston au début des années 2000. «La police ne voulait pas, car elle croyait que notre formule allait créer des émeutes, dit Alain Simard. Dans la plupart des autres villes, il y a des ghettos, il n'y a pas d'intégration multiculturelle comme à Montréal. À Boston, c'était impensable pour la police qu'il y ait 100 000 personnes dans la rue avec de l'alcool.»