Les deux meilleures minutes

Trente secondes chacune des délirantes Lido Shuffle de Boz Scaggs, Girls Just Wanna Have Fun de Cyndi Lauper et Long Train Running des Doobie Brothers, ainsi que de l'élégiaque The Water Is Wide par John Surman et Howard Moody à l'église St. James.

Les deux pires minutes

Les deux ou trois solos du jeune guitariste de Lionel Richie. Le gars grimace comme un musicien en transe, mais curieusement, on n'entend pas une note de sa guitare qui jurerait probablement trop dans ce décor sonore légèrement aseptisé. Ce n'est plus de la musique, mais un gros cliché. Du théâtre cheapo.

La révélation / un artiste à réinviter

Deux groupes que j'ai vus sur des scènes extérieures au sortir du spectacle de Bobby McFerrin: le Wop-Pow-Wow du Montréalais Angelo Finaldi et le Slavic Soul Party, de Brooklyn. Deux spectacles réjouissants qui ont en commun un brassage original de musiques de toutes sortes.

La fausse bonne idée

J'apprécie la vaste palette musicale du Festival de jazz. Je n'ai donc rien a priori contre la présence de Lionel Richie, mais pas au gala d'ouverture qui devrait être une célébration du jazz, justement. Impossible de loger Lionel ailleurs qu'à Wilfrid-Pelletier ce soir-là? Qu'on fasse le gala d'ouverture à Jean-Duceppe ou même au Gesù s'il le faut.

La vraie bonne idée

Inviter des vedettes des années 70 qu'on n'a pas souvent eu l'occasion de voir et qui ont livré la marchandise. Le courant a vraiment passé entre Boz Scaggs, Joan Armatrading, les Doobie Brothers, le Steve Miller Band et le public montréalais. J'ai l'impression qu'ils reviendraient tous en courant.

En résumé

Dans ma virée annuelle en périphérie du jazz, la plupart des artistes que j'ai vus ne m'ont pas déçu: ceux mentionnés précédemment, mais aussi les vétérans Ben Sidran, Eric Burdon, Bobby McFerrin et le tout jeune Bobby Bazini. Par contre, je m'attendais à ce que Beast fasse un pas de plus vers ce large public qui ne lui était pas acquis et le spectacle visuel qu'on nous avait annoncé m'a laissé sur mon appétit. Un regret? Le même à chaque année: ne pas pouvoir passer plus de temps dans l'intimité du Gesù où le pianiste Vijay Iyer m'a comblé à la fin de la toute première soirée du Festival.