Sur le thème «Théâtre d'images», le 7e Festival Phénomena présente, du 12 au 20 octobre, les spectacles de plus d'une centaine d'artistes qui ont de la classe, mais qui restent insoumis et inclassables. Musique, théâtre, performance, tous les arts de la scène y sont, sous la baguette magique de la «grande manitou» D. Kimm. Elle attire notre attention sur quelques moments phénoménaux de cette mouture 2018.

Duplicatas, de Jérôme Minière, à la Sala Rossa le 12 octobre

«Jérôme est en pleine transformation dans sa carrière. Il est indépendant maintenant. Il a quitté sa maison de disques et va sortir ses créations de façon indépendante. C'est un show très intimiste. Il nous raconte des choses et il parle de lui avec un regard ironique sur son travail. Jérôme est tellement attachant sur scène.»

Cabaret Dada Love, direction artistique de Marie-Paule Grimaldi, à la Sala Rossa le 13 octobre

«C'est une tradition à Phénomena. J'ai confié la direction artistique à Marie-Paule Grimaldi cette année. Elle a réuni un beau groupe d'artistes. Parfois, le cabaret dada transgresse le dadaïsme, mais pas cette fois. Les participants veulent revenir aux sources du dada. Par exemple, Mathieu Arsenault prépare un numéro avec Géraldine qui fait dans la chanson super impertinente. Alexis O'Hara, Sylvie Potvin et Keith Kouna en seront également.»

Happy Lucky Golden Tofu Panda Dragon Good Time Fun Fun Show, de Slanty Eyed Mama, à la Sala Rossa le 15 octobre

«Ce sont deux filles complètement flyées. Kate Rigg faisait partie du cabaret New York l'an dernier et elle est tombée amoureuse du festival. Elle revient avec une amie qu'elle a rencontrée à la Juilliard School. Elles font un spectacle sur l'archétype du bon Asiatique qui travaille et étudie tout le temps. C'est un mélange de stand-up, de théâtre et de musique.»

Les Strange Strangers, d'Audrée Juteau - À propos of Nothing/De rien, de Louise Moyes, à la Sala Rossa le 16 octobre

«J'ai participé au festival dans un morceau de cabaret l'an dernier, nous a expliqué Audrée Juteau. C'est une pièce que j'ai présentée à Tangente en 2017, mais je l'ai revisitée pour le festival. Je me suis inspirée de l'animisme et de l'histoire d'Alice au pays des merveilles. Je tente de rendre des objets vivants en utilisant une grande toile. Les danseurs agissent au-dessus ou en dessous de la toile. En répétition, j'ai travaillé de façon ludique avec l'autohypnose. Le spectacle invite le public à se fondre avec nous dans ce pays inversé à la Alice

Photo Hugo-Sébastien Aubert, Archives La Presse

Jérôme Minière

Learning How to Steal, de Jesse Orr - A Casual Reconstruction, de Nadia Myre et de Johanna Nutter, à la Sala Rossa le 17 octobre

«Johanna et Nadia ont travaillé sur la question de l'identité. Elles ont écrit un texte avec des témoignages du public que six autres personnes choisies dans la salle vont lire sur scène. C'est une façon de se mettre dans la peau de l'autre. Ça va faire une belle soirée avec Jesse Orr qui fait du théâtre d'objets en première partie. Elle remet en question aussi notre rapport aux autochtones. Ça poursuit le débat qu'on a ici depuis quelques mois.»

Rialto électrique, happening au Rialto de 14 h à minuit le 20 octobre

«Le propriétaire du Rialto, Ezio Carosielli, voulait nous avoir depuis des années. On va occuper les quatre étages du théâtre. Il va y voir des performances de 14 h à 22 h, suivies d'un concert de la Fanfare Pourpour. Il y a des artistes très différents, dont Pascale Drevillon [qu'on pourra revoir au Prospero en novembre dans Platonov amour haine et angles morts), qui revisite son passé en tant qu'homme. Elle se remaquille en homme puis redevient femme. Il y a toute une réflexion là-dessus. C'est très beau. Il y a aussi un magicien âgé de 13 ans, Tonatiuh. Puis, on a Coral Short qui dirige un choeur qui chante un orgasme.»

Photo François Roy, archives La Presse

Mathieu Arsenault