Arrivée des humoristes en salle par hélicoptère, programmation «fantôme», cabarets d'humour et une série 18 ans et plus: le Grand Montréal comédie fest, toute nouvelle enseigne du rire à Montréal (et ses environs), annonce une première édition ponctuée de surprises et d'innovation.

Hélicoptères et programmation fantômeDe nombreux membres de la Coalition des humoristes se sont réunis à l'Olympia hier afin de dévoiler trois volets du Grand Montréal comédie fest. L'un des concepts maîtres du festival tient dans le fait que l'identité des participants aux soirées de gala ne sera pas dévoilée au moment de la mise en vente des billets. Une formule qui permettra de revenir à la «base de l'humour», selon Réal Béland, à savoir «toujours surprendre». De plus, certaines représentations auront lieu simultanément dans différents lieux, à Montréal et à la périphérie de l'île. Cela permettra à des artistes de présenter leur numéro dans plusieurs grandes salles le même soir. Les humoristes se déplaceront en hélicoptère pour accomplir cet exploit, a annoncé Martin Petit. La première soirée annoncée se déroulera le 6 juillet, à l'Olympia de Montréal et au Zénith de Saint-Eustache. Les billets sont en vente aujourd'hui.

Les Cabarets d'humour

Deuxième volet des festivités: une série de soirées «100 % stand-up» dans plusieurs salles de la rue Saint-Denis et ses alentours, dont L'Abreuvoir, le Théâtre Sainte-Catherine et Le Bordel comédie club. Du 5 au 15 juillet, la relève et les grands noms de l'humour se côtoieront sur les planches de ces salles intimistes, suivant un concept de comedy club, que le public montréalais affectionne.

«Le Bordel a changé l'humour et son seul défaut, c'est que ça prend trop de temps pour avoir des billets; on amène donc l'expérience au public en agrandissant cette idée pour la rendre la plus disponible possible», affirme l'humoriste Charles Deschamps.

Les soirées «carte blanche»

Julien Lacroix, Adib Alkhalidey et Jay Du Temple présenteront tous trois des numéros «carte blanche» dans le cadre de la série «18 ans et +», présentée à l'Olympia les 5, 6 et 7 juillet, à 23 h. Chacun d'eux retiendra les services d'autres humoristes dans une formule sans censure, troisième volet du Grand Montréal comédie fest. «On était les premiers à chialer que les galas ne nous représentaient pas nécessairement», a déclaré l'humoriste Julien Lacroix, primé trois fois au dernier gala Les Olivier. Grâce à leur «carte blanche», les trois humoristes promettent des représentations complètement différentes les unes des autres. «Ça va ressembler à ce qu'on a toujours fait, mais que le grand public n'a jamais vu», a signalé Adib Alkhalidey. «L'humour gagne là-dedans parce qu'on va faire découvrir de nouvelles choses aux gens», a renchéri Lacroix, qui sera entouré de Rosalie Vaillancourt, Mike Ward, Mehdi Bousaidan et Yannick De Martino lors de sa soirée du 5 juillet. Le 6, Jay Du Temple pourra notamment compter sur Katherine Levac, Sam Breton et David Beaucage.

Une seule journée en commun avec Juste pour rire

À l'annonce des dates du Grand Montréal comédie fest, le Groupe Juste pour rire avait déploré un conflit d'horaires avec le Zoofest et Juste pour rire. Selon le directeur général du nouveau festival d'humour, ce problème n'en est pas vraiment un. «L'été, à Montréal, il y a tellement de festivals que tout le monde empiète sur le terrain de quelqu'un, avance Paul Larocque. Mais avec Juste pour rire, on a seulement une journée en commun, et pour le Zoofest, ils ont tout le mois [de juillet]!» Les humoristes de la relève qui participent au Grand Montréal comédie fest tiennent d'ailleurs pour la plupart à faire «tous les festivals possibles», assure M. Larocque.

Beaucoup de monde, beaucoup d'idées

Est-il difficile de trouver une cohésion au sein d'un si grand groupe, composé de nombreuses têtes fortes remplies d'idées?

«Ça a commencé de manière chaotique, mais plus on avance, plus on apprend comment ça se passe et on s'en vient organisés», indique Charles Deschamps.

L'organisation va bon train, déclare également Paul Larocque. «Amener des idées, c'est ce qu'ils font de mieux. Je suis là en renfort pour tout ce qui est gouvernance et administration, pour garder ça ordonné, mais ces gens-là sont des créateurs: ils en mangent et ça donne un résultat admirable.» Au sein du Grand Montréal comédie fest, personne ne gouverne, ce qui permet aux idées et concepts originaux d'éclore. «Il n'y a pas de rapport hiérarchique», commente Adib Alkhalidey au sujet du volet «carte blanche». «Ça vient du même étage, on a discuté ensemble et ça va permettre de sortir de ce qui a toujours été vu dans les galas.»