À vos combinaisons et à vos gants chauffants: Igloofest se mettra en branle ce soir. Survol de la 13e présentation de ce festival tout hivernal.

Défier le froid

Il fera froid ce soir, peut-être encore davantage samedi. Mais si on se fie aux années passées, la météo est tout sauf un obstacle infranchissable pour les inconditionnels de musique électronique qui n'attendent que cette occasion pour enfiler leur habit d'hiver directement sorti des années 90. En effet, comme depuis sa création en 2007, Igloofest qui s'amorce ce soir propose aux festivaliers de laisser leur sérieux à la maison. «Notre première maxime a été: le ridicule ne tue pas. Et ça n'a jamais changé, explique Nicolas Cournoyer, cofondateur de l'événement. On espérait que les gens retombent en enfance, aient le goût d'aller jouer dehors. Et 12 ans plus tard, c'est encore aussi fou!»

Où? Quand?

Les DJ et VJ invités par Igloofest, extension hivernale du Piknic Électronik, prendront d'assaut le quai Jacques-Cartier pendant neuf soirées réparties sur trois week-ends (du 17 au 19, puis du 24 au 26 janvier, ainsi que le 31 janvier et les 1er et 2 février). De 2013 à 2016, l'événement s'étirait sur quatre fins de semaine, mais l'organisation a voulu resserrer les festivités afin de concentrer ses efforts à dénicher des têtes d'affiche prestigieuses.

Un public jeune et pas que montréalais

Il n'y a pas que les Montréalais qui enfilent leur combinaison fluo pour venir danser au Vieux-Port: l'an dernier, selon un sondage interne, les festivaliers de l'extérieur de la métropole ont atteint 37 % de la participation totale. Cette tendance encourage Nicolas Cournoyer, qui estime que ces visiteurs donnent «un nouveau souffle» à Igloofest. La clientèle de l'événement est par ailleurs assez jeune, alors que 84 % des participants de l'année dernière avaient de 18 à 34 ans. Cet auditoire est bien sûr attrayant pour les organisateurs, mais est plus difficile à fidéliser. «La nouvelle génération consomme de l'événementiel différemment: elle va vivre une nouvelle expérience un an ou deux, puis va voir ailleurs. C'est pourquoi il faut constamment se renouveler pour continuer à la rejoindre», expose M. Cournoyer.

Portrait des participants*

Âge:

- 18-24 ans/41 %

- 25-34 ans/43 %

- 35-44 ans/13 %

- 45 ans et plus/4 %

Provenance:

- Grand Montréal/63 %

- Reste de la province/26 %

- Hors Québec/11 %

*Selon un sondage SEGMA mené en 2018 pour Igloofest

Trois soirées attendues

Jacques Greene, 19 janvier

«Un Montréalais très populaire partout dans le monde, qu'on aime beaucoup, et qui va se produire juste avant l'artiste principal de la soirée [Four Tet]», explique Nicolas Cournoyer.

RL Grime et BAAUER, 31 janvier

Un spectacle qui propose de «l'électro urbain, avec des influences hip-hop et trap».

Maceo Plex, 2 février

«Une star du techno, en plein dans l'ADN d'Igloofest.»

Par ailleurs, les soirées des 18 et 25 janvier se dérouleront à guichets fermés, à la suite de l'engouement suscité par Diplo et Above & Beyond. «C'est ce qui arrive quand on a des artistes plus populaires, plus accessibles. On ne peut plus attendre de voir la météo avant de se décider», souligne M. Cournoyer.

À l'affût des tendances

À l'aube de ce 13e Igloofest, l'organisation estime offrir au public un événement «mature» qui, bien qu'il tente de diversifier son public - par exemple en offrant une journée gratuite le samedi 26 janvier -, se fait un point d'honneur de rester à l'affût des tendances actuelles dans la musique techno. «Avant, les gens venaient pour le concept, ils se souciaient moins de la programmation, se rappelle le cofondateur Nicolas Cournoyer. Ce n'est plus le cas. Alors on est toujours dans la recherche. La musique électronique s'est beaucoup métissée au cours des dernières années. Chaque année, on doit donner aux gens une bonne raison de sortir dehors.» Contre vents et tempêtes. Littéralement.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Jacques Greene