Difficile de présenter Felwine Sarr en quelques mots: professeur, économiste, écrivain, musicien, éditeur... C'est un homme qui porte plusieurs chapeaux.

«Fondamentalement, ces chapeaux se rejoignent, nous répond l'intellectuel sénégalais quand nous lui demandons de se décrire lui-même. Et ce qui les lie, c'est le désir d'être dans un rapport de transmission et d'échange. Enseigner, c'est ça. Écrire des livres aussi. Faire de la musique, c'est encore un autre espace où on transmet une expérience existentielle ou des émotions. Mais à chaque fois, on est dans l'espace de la relation et de la transmission. On donne et on reçoit.»

Fraîchement débarqué de la France où il s'est arrêté en provenance du Sénégal, Felwine Sarr est venu défendre deux ouvrages au Salon du livre cette année: Habiter le monde, un essai, et Ishindenshin, un recueil de poésie, tous deux publiés chez Mémoire d'encrier. Lors de notre rencontre, il s'apprêtait à entreprendre un véritable marathon. Son horaire des prochains jours est tellement chargé qu'il va en fait pratiquement vivre au Salon du livre. Ce qu'il aime le plus de l'exercice? «La discussion, le débat et la possibilité de rencontres avec les lecteurs et les lecteurs à venir», affirme-t-il.

Dans les interstices

Quand Felwine Sarr dispose de quelques minutes pour s'échapper, il en profite pour aller voir les livres. «Je vais voir ce que les uns et les autres ont à proposer, quelle est l'offre littéraire.» Plus tôt cette semaine, il a entendu parler de Michel Tremblay qu'il ne connaissait pas, mais qu'il se promet bien de découvrir. 

«J'avoue que je trouve souvent que les salons sont à taille inhumaine. Il y a beaucoup de gens, de fureur et de bruit. Ce qui est très paradoxal dans un salon, c'est qu'il y a énormément de livres, mais pas de silence pour arpenter tranquillement, regarder les textes ou lire une page et réfléchir.»

Entre les nombreuses activités et conférences, l'écrivain en profite pour tisser des liens. Sa visite au Salon du livre de Québec, en 2012, a donné naissance à une série d'échanges et à des amitiés qui se poursuivent encore aujourd'hui. «Ma visite à Québec et ma rencontre avec Rodney Saint-Éloi, de Mémoire d'encrier, a fait en sorte que le Sénégal soit le pays invité d'honneur du salon en 2014, raconte-t-il. Toute une délégation sénégalaise est venue au Québec. Puis l'an dernier, j'ai invité un groupe d'auteurs québécois à Dakar durant une semaine. On a fait une tournée littéraire des lycées et des universités, on a rencontré les lecteurs. Ces échanges de 2012-2013 ont donc fait des petits. De fil en aiguille, des liens se sont créés dans les interstices.»

C'est aussi ça, un salon du livre.

Felwine Sarr au Salon

Séances de dédicace pour Habiter le monde, essai de politique relationnelle

> À l'espace de la diversité: vendredi, de 19 h 30 à 20 h; samedi, de 11 h 30 à 12 h 30 et de 15 h à 15 h 30

> Au stand de Mémoire d'encrier: vendredi, de 18 h 30 à 19 h 30, samedi, de 17 h 30 à 18 h et de 20 h à 21 h; dimanche, de 15 h à 16 h

Activités

> Habiter le monde: samedi, à 11 h, au Carrefour

> Géographie de l'imaginaire: samedi, à 19 h, Grande Place

> Renoncer aux utopies?: samedi, à 14 h 15, L'Agora

> Confidence d'écrivain: samedi, à 16 h 30, Place Confort TD

> Une bibliographie pour combattre le racisme: dimanche, à 16 h, au Carrefour

> Enregistrement de l'émission Désautels le dimanche: dimanche, à 10 h, Studio Radio-Canada.

image fournie par Mémoire d’encrier

Habiter le monde, essai de politique relationnelle