Cette année encore, mon choix des meilleurs enregistrements des 12 derniers mois se limitera à cinq titres.

UN COUP DE GÉNIE En opéra : Noss («Le Nez»), de Chostakovitch

Le fonctionnaire (baryton) qui a perdu son nez et le nez lui-même (ténor!) sont deux des 78 personnages (chantants, parlants ou muets) de cette abracadabrante satire, d'après Gogol, qui se déroule au milieu d'un vacarme épouvantable et d'un verbiage surréaliste. Un coup de génie d'un jeune compositeur de 22 ans, une réalisation extrêmement audacieuse de Valery Gergiev et la troupe du Mariinsky de Saint-Pétersbourg. (Mariinsky, coff. 2 d., MAR0501).

UN VIRTUOSE ÉCLATANT

En musique orchestrale : trois enregistrements de concertos. Tout d'abord, l'intégrale des cinq Concertos pour piano de Beethoven par le jeune Evgueny Kissin se révélant interprète profond autant que virtuose éclatant. Sir Colin Davis et le London Symphony font parfaitement corps avec lui. (EMI, coff. 3 d., 2 06311 2).

L'INTERPRÉTATION D'UN GRAND MAÎTRE

Le disque Brahms du violoniste Vadim Repin. Son interprétation du Concerto pour violon est celle d'un grand maître et le Concerto pour violon et violoncelle révèle un Truls Mörk égal à son coéquipier. Orchestre très détaillé du Gewandhaus, dir. Riccardo Chailly. (Deutsche Grammophon, 4777470).

UNE GRANDE RÉUSSITE D'ICI

Louis Lortie joue à la perfection les deux Concertos pour piano de Mendelssohn avec l'Orchestre Symphonique de Québec qu'il dirige du clavier et, nouvel exploit, qu'il dirige ensuite du podium dans une Réformation (la 5e Symphonie du même compositeur) pleine de noblesse. (ATMA, ACD22599).

LES NOUVEAUX INTERPRÈTES DE LIEDER

Ils sont nombreux et presque tous remarquables. Le baryton autrichien Florian Boesch s'en démarque par une personnalité extrêmement forte dans 25 lieder de Schumann, avec le génial Malcolm Martineau au piano. (Onyx, 4041).