Le groupe britannique Turbogeist, qui se produira à Pop Montréal demain, n'a pas encore d'album sur le marché, mais il fait parler de lui. Normal: l'un de ses deux guitaristes-chanteurs se nomme Jimmy Jagger.

James Leroy Augustin Jagger, Jimmy pour les intimes, a déjà dit à un journaliste britannique que son nom de famille lui pesait lourd. Être le fils de Mick Jagger aide sûrement à ouvrir quelques portes, mais les attentes sont élevées quand ton père est le chanteur des Rolling Stones.

Comme les autres membres de son groupe Turbogeist, Jimmy a déjà eu un pseudonyme (Jimbo Mutant Shinobi) et il lui est même arrivé de chanter le visage peint en blanc et un masque sur les yeux comme les autres membres du groupe. Cherchait-il à brouiller les pistes? «C'était juste pour s'amuser, dit-il au téléphone, de Londres. De toute façon, je ne peux pas vraiment y échapper. En tout cas, ce n'est pas un peu de peinture corporelle qui va faire le travail.»

Le jeune homme de 25 ans a le sens de l'humour - ça s'entend dans les chansons de Turbogeist - et il a du Jagger dans le nez. Quand je lui raconte que Sean Lennon a songé très brièvement à adopter un pseudonyme avant de lancer son premier album, Jimmy répond du tac au tac: «Si Sean ne voulait pas être reconnu, peut-être qu'il n'aurait pas dû porter des lunettes rondes comme son père!»

Papa Mick était plutôt du genre sévère avec sa progéniture, dit-il. «C'était très important pour lui; mon grand-père était un homme fort qui lui a donné une éducation très stricte.

- Quand as-tu réalisé que ton père était un Rolling Stone?

- J'ai grandi là-dedans, je l'ai toujours su.

Il ne sait pas vraiment ce que ses parents pensent de sa musique - il ne le leur a jamais demandé - mais il est convaincu qu'ils l'appuient. De toute façon, il a d'autres références musicales que son père avec qui il n'envisage pas de collaborer un jour. «Ce n'est pas comme si je le faisais exprès, mais ma musique est très différente de la sienne, tout naturellement. J'ai écouté beaucoup de hip-hop et de musique électronique.»

Acteur et musicien

Jimmy Jagger s'est d'abord fait connaître comme acteur dans un théâtre du West End de Londres après avoir suivi des cours d'art dramatique dans une école de New York, avec Robert Pattinson devenu depuis le vampire que l'on sait. Puis il a tâté du cinéma notamment dans le film Sex, Drugs and Rock'n' Roll qui racontait la vie du chanteur anglais Ian Dury. Il y tenait un rôle fait sur mesure, celui du guitariste des Blockheads, John Turnbull. «Mais j'ai pu jouer de la guitare sous l'eau, un grand moment pour moi!»

Au théâtre, les critiques plutôt favorables à son endroit l'ont vraiment surpris. La presse britannique a les dents longues. «On dirait que parce que mes parents ont eu du succès, ils ne veulent pas que je réussisse. Ça ferait une meilleure histoire si je me cassais la gueule. Mais j'ai été pas mal chanceux.»

Le hasard a également bien servi Turbogeist jusqu'ici. Ils ont croisé le réalisateur John Drew - connu pour son travail avec Fucked Up, gagnant du prix Polaris l'an dernier - à Toronto lors du festival North By Northeast et y ont enregistré quelques chansons avec lui. Des chansons de rock lourd et punkisant qui ne sont pas nécessairement représentatives de leur premier album prévu l'été prochain ni de ce qu'ils vont jouer demain à L'Abreuvoir. «On fait du rock dur, mais aussi toutes sortes d'autres choses. Nous avons aussi une sensibilité pop.»

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TURBOGEIST. À L'Abreuvoir, le 30 septembre à 20 h.